La famille Saoudi, habitant la cité Mokhbat (impasse A n°13), continue de vivre dans la précarité la plus totale et dans des conditions de vie moyenâgeuses. Absence de toilettes et de cuisine, fort taux d'humidité, égout à ciel ouvert devant le seuil de la porte de la maison, omniprésence de souris et parfois même de rats… demeurent quelques caractéristiques qui font le malheur de cette famille depuis plusieurs décennies. Elle est composée de la mère, âgée de 85 ans, hypertendue et cardiopathe et de ses trois enfants, tous célibataires et chômeurs et dont l'âge oscille entre 54 ans et 65 ans. Ça pue de partout et la précarité est tellement « dense » au niveau de cette « baraque », initialement écurie, que ses occupants ont été « contraints » de contracter, par la force, des choses, des troubles psychiatriques… Une fois sur les lieux, nous avons été étonnés de voir la promiscuité régnant encore dans un pays prônant le « un million de logements » de la dignité. Une des « victimes » nous a montré ses nombreuses réalisations manuelles pour prouver réellement son existence. Cela s'appelle aussi l'ergothérapie, c'est-à-dire s'occuper pour fuir l'amère réalité. « On veut juste un toit décent… », nous dira Tayeb son frère aîné. Nos interlocuteurs reconnaissent qu'ils peuvent « délirer » à tout moment, vu leur dur quotidien. La mère, alitée, tellement souffrante et malade, n'a rien dit ; mais avec le langage de son regard, elle espérait finir sa vie entourée de ses enfants et dans des conditions meilleures…