La rentrée scolaire est source de tracas pour les parents d'élèves, qui les oblige chaque année à des dépenses supplémentaires. En ce mois de Ramadhan, particulièrement chaud à cause de la cherté de la vie, en venant se greffer autour d'autres soucis induits par le contexte social particulièrement dégradé, la rentrée évolue en source de tension. N'est-ce pas que c'est en de telles occasions que l'Etat doit prouver que sa solidarité est parfaitement disponible et sait s'adapter aux conjonctures les plus délicates ? Mais que pensent les parents d'élèves de cette rentrée, loin des caméras et des regards officiels qui les contraints toujours à une certaine retenue ? Boualem, père de deux enfants scolarisés, est satisfait de l'organisation du temps en milieu scolaire, mais peu enthousiaste quant à l'aide de l'Etat en direction des parents d'élèves démunis. Il est d'avis que la prime scolaire devrait passer de 2000 à 5000 DA, au moins, (cette dernière est passé à 3000 DA) pour la mettre en rapport avec le pouvoir d'achat du citoyen moyen qui a subi de fortes dégradations ces dernières années. Du fait qu'il ne bénéficie pas de cette mesure sociale, son avis devrait compter beaucoup en principe. Kamel, un autre père d'élèves, émet un avis qui va dans le même sens, bien que lui aussi soit exclu du bénéfice de cette prime. Heureusement, le marché est là pour répondre à l'attente de beaucoup de parents d'élèves aux modestes moyens. Toute l'allée principale s'est mise à l'heure de la rentrée offrant leurs gammes de produits allant du simple stylo, au cartable, le tout à des prix défiant toute concurrence. Le cartable qu'on affichait à 500 DA est à 300 DA sur les étals du marché, le cahier de 20 DA à 16, le registre de 200 DA à 160. Qui dit mieux ? Fayçal et ses cinq associés qui font ce travail depuis huit ans pour échapper au désœuvrement induit par le chômage, sont satisfaits de ce qu'ils gagnent ? Malgré une remise de 30% qu'ils accordent à leur clientèle. Pour alimenter leur étal, ils vont s'approvisionner en articles scolaires à Mila et à Alger. Quand la rentrée sera passée, ils remplaceront sur leur étal les articles scolaires par les jouets et cela rapporte tout autant. Qu'est-ce que Fayçal et ses associés font des articles invendus ? Ils les conserveront pour la prochaine rentrée. Juste à côté, Samir expose sa marchandise qui obéit au même principe conjoncturel : articles scolaires à la rentrée et articles vestimentaires en vue de la fête de l'Aïd. Chez lui, les mêmes prix s'affichent et la même satisfaction avec, car, il déclare qu'il travaille bien. Mais que disent les libraires de cette concurrence qui leur est faite et que leurs lourdes charges ne leur permettent pas de soutenir ? Alors que leurs concurrents n'ont à payer que la taxe du marché et qu'ils peuvent changer leurs marchandises suivant l'évolution de l'offre et de la demande, eux sont tenus par l'obligation de vendre les mêmes produits qui subissent les caprices de la demande.