Ces élus communaux de la paisible localité côtière de Larhat, située à l'ouest de la wilaya de Tipaza, avaient pourtant réitéré à maintes fois leurs revendications concernant la création d'un centre de santé pour les citoyens. Cependant, ces mêmes élus – y compris l'autorité de la daïra de Damous – ne voulaient pas, pour les besoins du projet, se « mouiller » pour récupérer cette grande classe du cycle primaire et sa cour de récréation occupée par un citoyen. « Le citoyen ne veut pas quitter les lieux, bien qu'il n'y habite pas », se sont contentés de répondre les intervenants pour justifier leur impuissance. Ce patrimoine communal, totalement dégradé, n'est pas effectivement habité par la famille du fonctionnaire d'une direction de la wilaya de Tipaza. Même l'annulation de la décision d'affectation temporaire de cette classe scolaire délivrée par la direction de l'éducation de la wilaya n'a pas été exécutée. Il aura fallu que le wali de Tipaza fasse inopinément un tour sur les lieux pour découvrir le pot aux roses. L'occupant a non seulement érigé une clôture pour mettre cet endroit à l'abri des regards mais, plus grave encore, il s'est permis d'exploiter illégalement tout ce bien public. En effet, l'entreprise, qui construit actuellement une bibliothèque à proximité de cet espace clôturé, avait tout simplement loué auprès de ce citoyen, selon les propos de certaines personnes, la classe et la cour pour servir d'abri à ses ouvriers et d'aire de stockage des matériaux et matériels de son chantier. « Les élus locaux et le chef de daïra étaient informés de cette situation, mais ne voulaient pas sévir pour récupérer ce bien communal », nous confie un responsable local. Le directeur de la santé de la wilaya de Tipaza a été instruit pour entamer rapidement les travaux de réfection de cette classe, afin de la transformer en un centre de santé pour les populations rurales de Larhat.