El Hamiz, anciennement Retour de la chasse, n'est hélas plus ce qu'il était naguère. En effet, d'une simple petite bourgade à vocation agricole, elle passe en l'espace de quelques années seulement à un véritable pôle commercial, où s'écoulent toutes sortes de marchandises. En somme, deux univers s'entrecoupent au Hamiz, pour esquisser une image peu reluisante, mais fidèle du vécu de ses habitants. Il y a d'abord le commerce qui est exercé à plein régime, marquant ainsi une inéquation fulgurante entre les capacités limitées de la petite agglomération à accueillir autant de commerces et la réalité toute autre du terrain qui révèle une ville saturée et asphyxiée par une surexploitation de son tissu urbain. Il y a ensuite l'anarchie qui y prévaut partout et par tous les temps. C'est dire qu'au Hamiz, aucun quartier n'échappe à ce constat. « Nous vivons dans un environnement caractérisé par l'anarchie et le manque de commodités », dira un ancien habitant du Hamiz. Les déficiences en termes d'urbanisation sont ici plus qu'apparentes, elles font parties de la structure même de la cité. Cette situation chaotique serait due, selon des responsables locaux, à la cessation d'exploitation des terres agricoles collectives par les agriculteurs. « Ces dernières ont été cédées en lotissements au temps des DEC pour des particuliers », nous précise-t-on. Le béton a vite remplacé les carrés de potagers, mais sans que cette démarche ne soit précédée préalablement par des études relatives à l'aménagement urbain. Il en a découlé en plus du fait que la localité possède près de 290 hectares de terres urbanisées de façon anarchique, qu'elle se trouve également privée aujourd'hui de l'assainissement dans la plupart de ses quartiers, de l'installation électrique et de l'alimentation en gaz de ville. S'ajoute à cela le problème des bidonvilles, installés dangereusement sur les rives de l'oued Hamiz. L'APC de Dar El Beïda, dont dépend administrativement la localité et dans une perspective de concéder un semblant d'amélioration au cadre de vie de ses citoyens, a pris l'initiative, au courant de l'année 2007, d'allouer près de 30% du budget communal au Hamiz, soit un montant de 53 milliards de centimes. Ce n'est pas pour autant qu'un quelconque progrès dans le cadre de vie de ses habitants est à signaler. La comparaison, cependant, entre le budget attribué pour la localité et ce qui a été vraiment réalisé fait paraître un écart palpable. Les travaux ont permis, à titre d'exemple, d'aménager deux nouvelles routes parallèles à l'axe routier principal qui traverse le Hamiz, en vue de décongestionner la circulation routière, qui servent paradoxalement de lieu de stationnement pour les commerçants, d'une part, et de rente viagère pour ceux qui s'auto-proclament gérants de parking, de l'autre. Le Hamiz d'aujourd'hui est le symbole même du désordre toléré et de l'impunité des responsables qui ont fait de cette localité ce qu'elle est présentement.