L'emprunt obligataire d'un montant de 20 milliards de dinars lancé jeudi 23 décembre par Sonelgaz a été couronné de succès selon le PDG de la compagnie, Nouredine Boutarfa. Lors d'une présentation des résultats de l'opération organisée hier samedi à l'hôtel El Aurassi, M. Boutarfa a indiqué que « sans cet emprunt, Sonelgaz aurait été obligé d'aller vers le marché international ». Cette opération a permis le fait de s'éloigner des risques et contraintes extérieures, selon M. Chikhi, le PDG de la Banque nationale d'Algérie, qui a été le chef de file de l'opération. Treize institutions financières publiques et privées ont souscrit à cet emprunt, selon les résultats rendus publics. Le montant a été largement supérieur aux seuils de départ. Pour les titres de 5 ans, le montant levé est de 8 milliards de dinars pour un taux d'intérêt de 2,4%. Pour les titres de 6 ans, le montant levé est de 4 milliards de dinars pour un taux d'intérêt moyen de 2,4%. Pour les titres de 7 ans, le montant levé est de 8 milliards de dinars pour un taux d'intérêt de 2,86 %. Par ordre d'importance, on retrouve les établissements et les banques suivants : la BEA, la BADR, la CNEP, la BDL, la BNA, la SOFINANCE, l'Arab Banking Corporation, le CPA, la CAAR, la SAA, la CNMA, la CAAT et la Société Générale. Cette opération est la première d'une série de trois que Sonelgaz a programmées selon son PDG. Au début de l'année 2005, la compagnie lancera une opération mixte (institutionnels - grand public) d'un montant de 20 milliards de dinars. A la fin 2005, la troisième opération sera d'un montant de 10 milliards de dinars. L'argent servira à financer les projets de développement de Sonelgaz : production, transport, distribution et services clientèle selon le premier responsable de la compagnie. Le montant des investissements, qui est de 92 milliards de dinars, proviendra des emprunts obligataires avec 50 milliards de dinars et le restant sera assuré par les fonds propres de l'entreprise. Pour El Hachemi Siagh, directeur général de Stratégica (cabinet conseil), l'opération a été un succès éclatant qui a vu Sonelgaz lever 20 milliards de dinars, ce qui constitue un signe positif vis-à-vis des bailleurs internationaux quant à la signature de la compagnie. Abdellatif Benachenhou, ministre des Finances présent à la cérémonie, a évoqué la nécessité de mobiliser les ressources locales pour financer les investissements en faisant appel à l'imagination. Il a appelé les partenaires étrangers à regarder ce qui se fait en Algérie et à s'impliquer davantage. Evoquant le 2e mandat du président de la République, le ministre des Finances a rappelé la stratégie en matière de politique financière. Il a énoncé les priorités du budget de l'Etat qui sera mobilisé en direction de la sécurité du pays et du développement humain (santé, enseignement, éducation...) avec une allocation judicieuse de la ressource publique et une priorisation des choix budgétaires. Pour le reste, c'est le marché qui s'en occupera. A ce propos, il a annoncé que la Caisse nationale des équipements pour le développement interviendra sur le marché l'année prochaine pour financer ses projets. Cela veut dire que l'Etat empruntera sur le marché national pour son action économique. Pour Chakib Khelil, ministre de l'Energie, « sans la création d'un marché financier local, on butera sur des problèmes », comme cela s'est passé en 1994 où les entreprises publiques n'ont pas pu faire face à la crise. Pour le ministre, « l'utilisation du marché national doit faire partie de notre stratégie ».