Les tarifs de l'électricité devront connaître des augmentations progressives durant les années à venir de manière à parvenir à des niveaux de tarification qui répondent à la vérité des prix. C'est ce que le président-directeur général de la Société algérienne de l'électricité et du gaz (Sonelgaz), Noureddine Boutarfa, a signifié hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel El Aurassi à Alger, conjointement avec le PDG du cabinet d'expertise Statégica, L'Hachemi Siargh, pour annoncer le lancement d'un emprunt obligataire de Sonelgaz destiné au grand public. Ainsi, M. Boutarfa a réaffirmé qu'à partir de juillet prochain, les prix de l'électricité devront connaître un relèvement de 5% pour les ménages et de 10% pour la clientèle des gros consommateurs et des industriels. Actuellement, a-t-il signifié, « nous ne sommes pas dans la vérité des prix ». Pour y parvenir, a-t-il indiqué, « nous irons progressivement vers l'application des prix réels, en commençant d'abord par la clientèle des industriels ». Tout en précisant que l'approbation des décisions de réajustement des tarifs de l'électricité relève du ressort de l'autorité de régulation, le PDG de Sonelgaz n'a pas manqué de souligner que les niveaux de tarification doivent être déterminés en fonction des charges d'exploitation et des investissements que réalise l'entreprise. Ces investissements, relèvera-t-il, « sont évalués actuellement à une moyenne de 1 milliard de dollars par an ». Pour en assurer la réalisation, Sonelgaz, a-t-il noté, table sur trois sources de financement, à savoir « les résultats financiers de l'entreprise, les participations de ses clients et enfin l'émission d'emprunts obligataires sur le marché des capitaux d'Alger ». A travers les deux premières tranches de son emprunt obligataire, lancées en décembre 2004 et en ma rs 2005, Sonelgaz, convient-il de rappeler, avait réussi à lever au total 30 milliards de dinars auprès des épargnants institutionnels que sont les institutions financières publiques et privées. Sur le montant global ainsi collecté, 27 milliards de dinars, affirmera le directeur financier de l'entreprise, seront utilisés à la fin juin prochain. Après le succès de ses deux premières opérations d'émission d'obligations à l'adresse des épargnants institutionnels, l'entreprise Sonelgaz lancera, dès aujourd'hui, un emprunt obligataire destiné exclusivement au grand public, à savoir aux particuliers et autres épargnants à l'exclusion des instituions financières. Tel que présenté hier par les responsables de l'entreprise, ce troisième emprunt portera sur un encours global de 10 milliards de dinars pouvant être porté à 15 milliards de dinars, dans le cas où la demande des épargnants excéderait le premier montant. Emprunt obligataire grand public D'une durée de 6 ans, ces titres de créances (obligations) qu'émettra Sonelgaz offrent un taux de rendement moyen de 4,51%, en étant assortis d'un taux d'intérêt annuel progressif allant de 3,5% pour la première année à 7% pour la sixième année. Remboursables à échéance du 22 mai 2011, ces titres peuvent être revendus à tout moment par leurs détenteurs auprès du réseau bancaire. Pour souscrire à cet emprunt, ouvert du 22 mai au 23 juin 2005, les épargnants doivent placer un montant minimum de 20 000 DA, correspondant à la valeur nominale de deux titres d'obligations. Ainsi, soulignera le PDG de Stratégica, après la Société de refinancement hypothécaire (SRH), Sonatrach et Air Algérie, l'entreprise Sonelgaz est le quatrième gros emprunteur à recourir au marché obligataire pour collecter des fonds. Avec ce nouvel emprunt, a-t-il indiqué, le marché financier aura permis de drainer entre 90 et 95 milliards de dinars au total. Et d'annoncer que d'ici à une année, le compartiment obligataire devra compter jusqu'à une dizaine d'emprunteurs.