Les syndicalistes ont interpellé Sidi Said et lui ont demandé de “prendre ses responsabilités”. Les membres de la Coordination syndicale, qui regroupe une dizaine de syndicats d'entreprises affiliés à l'UGTA (douanes, BEA, BDL, Cnan, Epal, etc.), des membres de la Commission exécutive nationale (CEN) et de l'Union de la wilaya (UW) d'Alger, se sont prononcés hier à l'unanimité pour une action de protestation le 5 décembre prochain, en présence de la presse nationale. La réunion, programmée au siège de l'institution douanière, s'est enfin de compte tenue au port d'Alger, devant le refus de l'administration des Douanes. “Au lieu de prendre en charge les problèmes des travailleurs, des responsables ne pensent qu'à casser cette coordination”, a déclaré Ahmed Badaoui, SG du syndicat des douanes. Ce dernier a parlé d'“alliance” entre Sid-Ali Lebib et Salah Djenouhat, respectivement DG des douanes et secrétaire national de l'UGTA chargé de l'organique, “pour faire éclater le syndicat des douanes et la coordination”. Badaoui et les autres syndicalistes, qui se sont succédé, ont rappelé la genèse de la création de la Coordination syndicale, dont l'objectif principal est de transformer l'UGTA en “une confédération”, démocratique et plus adaptée aux enjeux socioéconomiques actuels, capable de “tenir tête à la libéralisation sauvage” et de défendre les intérêts du monde du travail. “Djenouhat symbolise des pratiques anciennes au sein de l'UGTA. On en a marre de ces pratiques de 62, qui ne sont pas à la hauteur des enjeux actuels”, a souligné un syndicaliste de la BDL. Les participants ont tenu à préciser que Badaoui est “un des membres de la coordination”, estimant qu'ils restent “solidaires” avec lui et avec l'ensemble des syndicalistes. Les intervenants ont, en outre, réitéré leurs craintes, devant la menace qui pèse contre les salariés et leurs représentants. Ils ont interpellé la direction de l'UGTA, en particulier Abdelmadjid Sidi-Saïd, en leur demandant de “se démarquer” et de “prendre leurs responsabilités”. Certains syndicalistes ont saisi cette occasion pour appeler les autres syndicats à rejoindre leur coordination. Concrètement, la Coordination syndicale a arrêté, hier, une action de protestation pour la première semaine du mois prochain, qui sera suivie d'un sit-in devant le siège de la Centrale syndicale : la date de ce regroupement sera communiquée le lendemain de la journée de contestation. Si la journée de protestation venait à se concrétiser, quelque 50 000 travailleurs y prendraient part, dont 14 000 salariés des douanes et 16 000 dockers. La présence d'un membre du comité de participation de l'entreprise de chaussures Mac-Soum d'Akbou (Béjaïa), est venu exprimer “la solidarité des travailleurs avec la coordination et l'adhésion aux décisions qu'elles prendra”, ainsi que les messages envoyés par plusieurs sections syndicales, notamment du secteur de la santé, annoncent peut-être le renforcement de la nouvelle structure. Cette dynamique suggère, selon Ahmed Badaoui, une nouvelle dénomination à la coordination, celle de l'“alliance nationale syndicale”. Ce responsable a, en outre, proposé que la question du pacte économique et social soit discutée lors du 11e congrès de l'UGTA. Les militants de la Coordination syndicale se sont enfin donné rendez-vous les 3 et 4 décembre prochain, “pour faire le point” avant le jour J. Hafida Ameyar