Après une longue absence, la star chélifienne du chaâbi, Djamel Megharia, vient d'effectuer un retour remarqué sur la scène musicale, locale et nationale. Il a produit une nouvelle K7, la première depuis 1990, et était l'invité samedi soir de l'émission « Maya oua Hessine » d'Abdelkader Bendaâmeche, une émission réalisée avec le concours de la nouvelle radio de Chlef. A noter que Abdelkader Bendaâmeche était chanteur de chaâbi et a exercé à Chlef durant les année 1970. Il connait donc parfaitement la richesse du patrimoine culturel local, notamment dans le domaine de la poésie et de la chanson chaâbi un genre musical qui régnait à l'époque avec l'association El Afrah, créée par le défunt Djelloul Moulfi. D'ailleurs, il a demandé à l'antenne à son invité : « Comment avec un immense et riche répertoire légué par les nombreux poètes de la région, tels que Omar El Mokrani et Kasmi, le chaâbi n'arrive toujours pas à retrouver sa renommée d'antan ? » Réponse de Megharia : « Il est vrai que nous avons un trésor inestimable dans le domaine et des artistes qui peuvent contribuer à sa renaissance. Malheureusement, nous manquons de conservatoires et de centres culturels. J'essaye avec les rescapés du groupe El Afrah, notamment Khelifa Berrabha, Amouri, Zourgui, Sahouadj et Belmokhtar, de relancer le chaâbi et d'œuvrer pour sa promotion. » Une bonne nouvelle tout de même, la direction de la culture vient d'effectuer le choix du site devant abriter le projet du conservatoire de Chlef. L'espace d'une émission, Megharia a replongé, avec émotion, ses admirateurs et les nombreux amateurs du chaâbi dans un passé lointain, mais plein de vie musicale très active. C'était avant le séisme d'octobre 1980 où vraiment cette musique faisait partie intégrant du quotidien des ex-Asnami avec Megharia et consorts et le passage régulier des grands maîtres tels que El Hachemi Guerrouabi, Abdelkader Chaou et bien d'autres. L'invité de « Maya oua Hessine », a interprété, pour la circonstance une série de chansons de son répertoire dont la toute nouvelle production avec des extraits de Hadha chehal, Mayadenache, Denia tenoub et Arji nazhou chouia. Ce sont, dit-il, des chansonnettes adaptées au goût du jour et aux exigences du moment en attendant que le chaâbi et les mélomanes concernés retrouvent vie.