Une étude épidémiologique, finalisée en 2008 par l'organisation mondiale de la santé (OMS), a conclu que les infections respiratoires aiguës, et en particulier l'asthme, seraient à l'origine de 70 % des décès enregistrés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-est chez les enfants de moins de 5 ans. Cette tranche d'âge est jugée particulièrement vulnérable, d'après tous les avis qui se sont exprimés sur cette question à la faveur de la tenue de la 2e journée de pneumo-allergologie, organisée, ce jeudi, à la faculté de médecine, par l'association des pédiatres de Constantine. La rencontre a réuni, autour d'une thématique récurrente et plus que jamais d'actualité, un panel de spécialistes nationaux et français, qui ont souligné la nécessité de rester vigilants face à une pathologie responsable, en Algérie, de 3 % des décès parmi les enfants hospitalisés pour une infection respiratoire aiguë, et en particulier l'asthme. Fourni par une étude entreprise en 2005 par un institut national de santé publique, ce taux repose sur l'étude effectuée sur 5 781 enfants, dont 176 sont décédés, alors qu'ils étaient hospitalisés à cette époque pour une infection respiratoire aiguë. Ils ne cacheront pas l'urgence de ne pas baisser la garde face à une pathologie qu'ont dit facile à diagnostiquer mais très complexe dans sa prise en charge, sachant que « le discours médical tenu sur l'asthme est souvent hétérogène, et à ce titre il est source de confusions et de perte de confiance de la part des parents et des enfants », a déclaré à ce propos le Pr. Lionel Donato, éminent praticien des hôpitaux universitaires de Strasbourg, où ses études sur l'asthme font référence. Lors de son intervention portant sur l'éducation et la prise en charge des enfants asthmatiques, ce dernier a déploré que près de 50 % des enfants malades ne respectent pas le traitement de fond, ajoutant que les adolescents représentent dans ce contexte 30 %, d'où l'observation de complications graves dans cette tranche d'âge, et ce phénomène serait aggravé par « la durée prolongée des traitements, le défaut de compréhension de la maladie et un suivi médical insuffisant car, dit-il, l'éducation thérapeutique concerne bien sûr l'enfant malade mais aussi tous les autres partenaires susceptibles d'intervenir dans le processus de la maladie, à savoir les parents, nourrices, personnel des crèches, enseignants, éducateurs sportifs, médecins, copains de classe et de jeux, etc. » Dans ce canevas, seront précisés les temps forts et notamment la nécessité d'une éducation portant sur les contraintes du cadre de vie, la conduite à tenir en cas de crise, le repérage des situations à risque, tels les vacances ou les séjours hors du cocon familial, et les activités physiques.