La cité des 350 Logements, appelée communément Aïn Edzaïr, dans la commune de Douéra, en référence à un quartier de La Casbah d'où est issu un certain nombre de ses habitants, se trouve dans un état pitoyable. Les résidants de cette cité, pourtant récemment réceptionnée, sont confrontés à plusieurs problèmes. Les immeubles sont situés sur une colline abrupte et escarpée difficile d'accès. De l'autoroute, on peut cependant accéder aux bâtiments via deux passages à escaliers qui donnent directement sur la RN 36 et présentent un risque avéré pour les piétons, d'autant plus que le passage clouté, censé protégé ces derniers, se trouve carrément obstrué par les glissières de l'autoroute. Une passerelle devant éviter aux locataires de la cité de se faufiler dangereusement entre les voitures qui passent à vive allure est prévue, mais son emplacement n'est guère adéquat. Il se trouve en fait à environ une centaine de mètres du premier passage à escaliers. Les bâtiments ainsi juxtaposés l'un devant l'autre donnent l'impression qu'ils n'ont jamais fait l'objet d'une quelconque opération d'entretien. « Les autorités locales n'ont jamais entrepris des travaux d'entretien dans la cité », soutient un habitant, relogé dans la cité il y a cinq ans après le séisme de mai 2003 et d'ajouter : « Nous avons occupé ces appartements dans un état dégradé, il n'y avait alors ni fenêtres ni portes et encore moins d'installation électrique ou d'eau potable ». Pis encore, de graves défauts de conception et diverses malfaçons obligent les locataires, notamment ceux du rez-de-chaussée, à casser le carrelage des cuisines pour accéder aux regards des eaux usées afin de les déboucher, c'est le cas des bâtiments B7 et A18, où des regards d'un mètre de diamètre ont été réalisés au beau milieu des salles à manger. La cité des 350 Logements n'est paradoxalement pas dotée d'école primaire, obligeant les écoliers à faire trois kilomètres à pied pour rejoindre l'école la plus proche. « En plus de l'éloignement de l'école, nos enfants sont contraints de marcher sur le bas-côté de l'autoroute et s'exposent au danger des voitures qui passent à vive allure », dira Merouane, un jeune père de famille. Cette situation de déliquescence généralisée est accentuée par un manque flagrant en termes d'éclairage public, d'espaces verts, d'aires de jeux et de structures devant soustraire les jeunes de la cité à la rue, telle qu'une maison de jeunes ou encore un centre culturel et s'y ajoute l'inexistence de commerces. « Pour faire nos achats, nous nous déplaçons au centre-ville de Douéra », soutiennent les habitants.