Rien ne devrait être laissé au hasard pour lutter contre les criquets pèlerins. Dans ce cadre, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a mis en place un dispositif de lutte composé d'un certain nombre d'organes, à savoir le Comité inteministériel de lutte antiacridienne (CISLA), présidé par le ministre délégué au Développement rural, le Poste de commandement central (PCC) composé de plusieurs cellules (logistique, analyse, santé, environnement ...) et plusieurs Postes de commandement régionaux au niveau des wilayas (PCW)). Et tout le dispositif de lutte mis en place dépend très largement de l'information, de l'efficacité de sa collecte, de sa transmission, de son traitement et des décisions qu'elle suscite. Dans le but d'identifier les données qui ont trait à la lutte antiacridienne, des débats ont eu lieu à différents niveaux du dispositif (CISLA, PCC, INPV...) afin d'établir un référentiel de rubriques permettant de constituer la base de données acridiennes. L'examen du système d'information Ramsès, développé par la FAO et récemment installé à l'Institut national de protection des végétaux (INPV), a permis d'adopter l'ensemble de ses rubriques donnant ainsi une dimension plus universelle à la base de données. Basé sur un applicatif Sig (Système d'information géographique) et une base de données ACCES, le système en question permet la mise à jour des données acridiennes ainsi que la spatialisation de celles-ci par le biais de l'outil Sig, à travers des analyses thématiques préprogrammées ou bien des analyses libres non automatisées. Néanmoins, la mise en œuvre de ce système, dans le cadre de la présente campagane de lutte, présente un certain nombre d'inconvénients techniques et organisationnels. En effet, le déploiement d'un tel système nécessite son installation dans toutes les wilayas concernées par la lutte. Ce sont autant de problèmes de déplacements, de disponibilité d'équipements informatiques, de comptabilité de version, de maintenance sur site, etc, nonobstant l'absence totale de contrôle des données aux différents utilisateurs et surtout la propagation quasi certaine des virus de poste à poste lors de l'envoi des saisies régionales vers le centre INPV. Pour pallier ces inconvénients, une solution informatique est proposée par le Bureau national d'études pour le développement rural (Bneder) qui se place en amont du système Ramsès. Elle permet de constituer la base de données acridiennes qui sera utilisée aussi bien par Ramsès que par les différents demandeurs potentiels de l'information acridienne. Une application en « tout-web » reprend ce modèle, implémente le module de saisie, d'export des données acridiennes, intègre les aspects particuliers de la lutte en Algérie (wilaya, communes, intervenants...) et gère les authentifications, les accès, les procédures de sauvegarde et de mise à jour ainsi que les éditions de documents administratifs. L'application en question est installée sur un serveur au niveau de l'INPV et tous les utilisateurs régionaux y accèdent via une connexion Intranet. A ce propos, des séances de cours ont été organisées durant les deux dernières semaines au siège du Bneder avec la collaboration de l'INPV. Divisé en deux phases, le cours a concerné près de 130 cadres issus des 48 wilayas du pays ainsi que ceux de l'INPV. La première a consisté en un rappel et une étude de la biologie de l'insecte, alors que la seconde a été consacrée à l'utilisation pratique du logiciel JARAD. Sous réseau local en une simulation de situation d'invasion. La transmission des données fut appréciée à travers l'utilisation de la technologie « full-web ». Ce développement original devrait rendre la lutte plus efficace à travers une transmission des informations (invasions et décisions de lutte) plus rapide et peut être aussi profitable à la FAO de l'étendre à d'autres pays concernés par ce fléau.