Malgré la capture de Saddam Hussein en décembre 2003, l'Irak a vécu des attentats quasi quotidiens durant l'année 2004. Des centaines de morts et de blessés civils irakiens, mais l'on dénombrait également plus d'un millier de soldats américains tués depuis l'invasion du pays en mars 2003. Cela sans oublier les dizaines de kidnappings opérés par des groupes armés radicaux menant souvent à l'exécution des personnes détenues. Pour avoir été très médiatisés, les deux journalistes français, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, après quatre mois de détention, ont été finalement libérés. L'Administration de Bush organisa, en novembre dernier à Charm Cheikh (Egypte), la conférence internationale sur l'Irak. L'objectif de ce rendez-vous était de « rétablir un consensus international sur l'Irak autour de la résolution 1546 du Conseil de sécurité et d'adresser un message encourageant aux Irakiens en leur montrant le chemin d'une sortie de crise ». Les Etats-Unis ont réussi, par ailleurs, à arracher au Club de Paris l'effacement, à terme, de 80% de la dette irakienne. Ce déploiement diplomatique était accompagné par un véritable coup de force militaire dans la ville de Falloudjah où l'armée US imposait un black-out sur la situation humanitaire réelle dans cette partie du pays. Certains analystes lient la recrudescence des actes de violences à l'approche de la date des élections prévues pour le 30 janvier 2005. Quatorze ou quinze des dix-huit provinces en Irak sont relativement sûres, mais il y a toujours des combats même dans ces provinces, affirment les responsables irakiens. La sécurité reste un problème majeur, précisent-ils, et la commission électorale indépendante pourrait décider de reporter partiellement le scrutin du 30 janvier sur lequel pèse la menace d'un boycott de la minorité sunnite. En novembre dernier, dix partis dits modérés avaient demandé de six mois le report des élections. Ces partis sont le Mouvement de l'entente nationale du Premier ministre Iyad Allaoui, le Rassemblement des démocrates indépendants de Pachachi, le Parti islamique irakien de Mohsen Abdel Hamid, le Parti national démocrate de Nassir Chaderchi, le Mouvement socialiste arabe, le parti Oumma ainsi que le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani. Washington a annoncé qu'elle portera le nombre de ses soldats dans le pays à 150 000.