La commune de Draâ Ben Khedda est probablement la localité de la wilaya de Tizi Ouzou, la plus touchée par le phénomène des bidonvilles. Selon les responsables de l'APC, on dénombre neuf sites de l'habitat précaire qui abritent environ 700 ménages. Parmi les plus importants de ces sites, indique-t-on, sont localisés à Mouldiouane, au domaine Rahli et à Larassi. « 250 familles vivent dans ces trois sites », nous précise le 2ème vice-président de cette commune. Malgré les quelques conditions élémentaires assurées à ces familles telles l'accès à l'eau potable, l'électricité et l'assainissement comme l'affirme notre interlocuteur, la vie dans ces bas-fonds est lamentable. En effet, les habitations dans lesquelles logent ces centaines de familles sont menacées quotidiennement. Elles sont construites d'une façon anarchique et souvent avec des matériaux fragiles ne pouvant supporter le moindre coup de vent. « Je ne sais pas comment ces habitations n'ont pas été emportées par les dernières tempêtes ! Peut être par miracle ! », ironise un habitant dans le bidonville sis au domaine Rahli. Interrogé sur un éventuel recasement par les autorités, ce dernier nous a répondu : « Nous vivons dans des conditions vulnérables et tout le monde le sait, mais qui va nous aider ? Les responsables ne viennent ici que pour semer de l'espoir via des promesses non tenues ». Le danger qui guette ces familles est imminent surtout en cette période de grandes pluies. Cependant, le bidonville est le plus exposé à ce danger, est sans doute celui qui borde l' oued Bouguedoura. L'inquiétude des habitants est indescriptible. « Quand le temps est mauvais, je ne dors pas et je reste éveillé jusqu'au matin », nous dit un père de famille vivant dans le bidonville de Larassi. Il ajoute : « Nous avons frappé à toutes les portes mais en vain ! Quand on voit les bâtiments qui s'émergent vite à Draâ Ben Khedda, on se dit que nous sommes en marge de la société et nous avons le droit d'avoir un logement comme les autres citoyens. »