Chaque ville et village se caractérise par un site particulier ou certains habitants originaux. Oum El Bouaghi, en plus de son nom tiré de plusieurs légendes controversées, ne déroge pas à la règle et compte une curiosité locale comme cette SDF qui a toujours refusé, selon les affirmations des autochtones qui la connaissent, de quitter l'unique endroit où elle a choisi d'élire domicile, c'est-à-dire l'ancien centre-ville. Cette femme, entre deux âges, d'un tempérament calme et inoffensive, semble avoir tout de même une préoccupation : éviter du mieux qu'elle peut les garnements, alors qu'elle reste imperturbable devant les ricanements des uns et la compassion des autres. Emmitouflée dans ses haillons et vivant d'un bout de pain glané ici et là chez les gargotiers du coin, elle a fini par s'accommoder de toutes les saisons et donc des températures les plus extrêmes. Les adeptes de la bonne bouffe et de l'air, si possible conditionné, sont les premiers à s'étonner de sa résistance physique, surtout au lendemain des nuits glaciales d'hiver. Parfois, elle marmonne des chansons enfantines.