À défaut de structures, les personnes recueillies dans la rue sont placées dans la maison de vieillesse de Bouakal, utilisée comme centre d'accueil d'urgence pour leur assurer soins, nourriture et hébergement, même l'espace d'une nuit. Le chef-lieu de la wilaya de Batna souffre d'un terrible manque en infrastructures d'accueil et d'hébergement pour personnes sans abri ou sans domicile fixe (SDF). En l'absence de structures adéquates, les personnes retrouvées dans la rue sont placées dans la maison de vieillesse de Bouakal, utilisée comme centre d'accueil d'urgence pour leur assurer soins, nourriture et hébergement, même l'espace d'une nuit. Cette situation devient, de jour en jour, critique. D'un côté à cause du manque de places d'accueil pour les SDF et, de l'autre, à cause des désagréments que leur présence agitée peut causer aux personnes âgées qui se verront perturber ainsi dans leur quiétude. À cela s'ajoutent les risques que ces derniers courent compte tenu de la promiscuité avec des SDF souffrant de problèmes psychiatriques. Ainsi, la question de la prise en charge des SDF se pose et l'urgence est pour une solution à court terme. La ville de Batna est en train d'être touchée par le phénomène des sans-abri. Ce déferlement des SDF, apparu ces derniers temps, mérite des études sérieuses pour l'éradiquer ou pour le moins le freiner. Des études qui permettent aux décideurs de se préparer, en conséquence, pour assurer aux SDF une prise en charge adéquate à travers la construction de structures d'accueil et d'hébergement. Certes, les Batnéens sont encore minoritaires et les “étrangers” qui viennent essentiellement des wilayas limitrophes, Khenchela, Biskra, M'sila ou Oum El-Bouaghi forment la majorité des SDF, mais cela ne doit en aucun cas empêcher les concernés à intervenir pour une urgence et venir en aide à ces SDF souvent victimes de déracinement, de problèmes psychiatriques ou d'un drame familial. Qui pourrait nier qu'il n'a pas vu ces derniers temps ces personnes, bousculées dans le monde des souffrances, dormir sur des cartons dans des conditions climatiques difficiles. Combien de SDF se sont “sédentarisés” dans des agences, des jardins publics et autres places publiques ? Un recensement… et les chiffres parleront d'eux-mêmes. Le phénomène commence à devenir alarmant. Pour lutter contre la présence des SDF dans la ville, un service de ramassage, composé des éléments de la DAS et de la Protection civile, sillonne, de temps à autre, les quartiers de la ville, les jardins publics et les gares routières. Les membres de la caravane interpellent les sans-abri rencontrés pour les acheminer jusqu'à la maison de vieillesse de Bouakal. “L'opération de ramassage des SDF se poursuit normalement selon un programme minutieusement arrêté”, nous affirme le directeur de la direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya de Batna. Ce même responsable reconnaît le déficit en places d'accueil pour les SDF. Selon lui, “ce problème de places d'accueil et d'hébergement sera réglé une fois le projet de l'institution d'accueil et d'hébergement pour personnes âgées à Ham'la aboutira”. B. Boumaïla