Le minuscule douar de Chaïbia possède une petite école qui manque de tout, avec seulement deux maîtres d'école qui suffisent à apporter les premiers rudiments d'un enseignement à quelques dizaines d'enfants issus de familles trop démunies pour aller vivre ailleurs. Ils ne sont que deux à devoir, tous les jours, rejoindre ce hameau. Leurs enfants peuvent aller à la minuscule école grâce au dévouement des enseignants qui, chaque année, reconduisent un contrat moral avec ces populations à la fierté légendaire. Ils ne sont que deux, un homme habitant Ben Abdelmalek Ramdane, le chef-lieu de la commune, distant d'une bonne dizaine de kilomètres. Son collègue d'infortune est une dame d'âge moyen. Tous les jours, elle prend le premier bus à Tigditt, le populeux quartier de Mostaganem, puis entame un insoutenable parcours du combattant afin de rejoindre son lieu de travail. Quotidiennement, elle parcourt le chemin grâce à une succession de trajets qu'elle effectue en 8 relais. Une fois arrivée au douar Ouled Belhadj, elle n'a aucune autre solution que la marche à pied. A travers près de 4 km de chemins tortueux, cette dame très courageuse parvient enfin à son but. Quand la mairie avait les moyens, elle se faisait déposer à l'école, mais dès que le véhicule tombe en panne, elle fait tout le chemin à pied. Après plusieurs années s'enseignement dans les moindres recoins de la wilaya, elle finira par atterrir à l'école de Chaïbia.