Des familles habitant dans des immeubles vétustes à La Casbah s'en prennent aux élus locaux. « Les élus ne s'en soucient pas, ils préfèrent régler leurs problèmes », assurent ces habitants de La Casbah. « Rien ne sera fait au niveau de l'APC sans le règlement de la situation de blocage », répète sans trop convaincre le P/APC, à tous ceux qui l'interpellent sur la situation « fâcheuse » du vieux bâti dans sa commune. La seule parade trouvée par les élus de l'exécutif est d'orienter les nombreux protestataires, qui se bousculent dans l'immeuble du boulevard Che Guevara, vers la wilaya déléguée de Bab El Oued qui « centralise tout à son niveau ». Avant-hier, un immeuble dans l'impasse Rahmouni s'est effondré, comme beaucoup d'autres à La Casbah. Le wali d'Alger, M. Addou, est revenu, en marge de la session ordinaire consacrée à l'adoption du projet primitif de l'année 2009, sur l'importance du parc immobilier menaçant ruine à Alger et la difficulté pour ses services d'en déloger les occupants. « 42 immeubles se trouvent dans une situation critique et il est urgent de déloger les familles qui refusent de sortir », déclare M. Addou. Refus de sortir ? M. Addou n'en explique pas les raisons, mais affirmera plus loin que les autorités obligeront les occupants à quitter les lieux et, si besoin est, de faire appel à la force publique. Le wali citera, entre autres, l'effondrement d'un plancher d'une maison au quartier de La Scala à El Biar, faisant un mort. Avec l'évocation de ce cas, le wali tient-il à dégager la responsabilité de l'Etat dans une partie des effondrements à répétions ? Les OPGI, qui ont cédé leur patrimoine, les propriétaires ou colocataires guère soucieux des parties communes ou encore l'Etat qui ne contrôle plus les immeubles ont chacun une part de responsabilité. Sur les 460 000 habitations collectives et individuelles qui se trouvent à Alger, plus de 22 000 sont menacés d'effondrement, soit pratiquement le quart du parc immobilier. Plus de 80% des immeubles ont plus de 50 ans d'âge et menacent de s'effondrer. Ces chiffres ont été avancés par les services de la wilaya au lendemain du séisme du 21 mai 2003. Plus de 40% du parc se trouvent menacés. Un rapport d'un organisme japonais, auquel l'Etat a confié l'étude sur la sismicité de la zone, précise qu'un séisme de magnitude de 6 à 6,5 causerait la destruction de plus de 260 000 logements et des dégâts estimés à 55 milliards de dinars. Selon M. Addou, 17 000 logements devaient faire l'objet d'une expertise. Des réunions sont organisées avec des représentants de l'OPGI et le wali d'Alger. Ces rencontres ont été l'occasion pour les représentants de l'OPGI de « dresser le bilan et de passer en revue les problèmes qui existent aujourd'hui dans la plupart des quartiers, qui relèvent de la gestion de cet OPGI ». Plus de 700 familles, qui résidaient dans ce genre d'immeubles vétustes, notamment à Alger-Centre, ont bénéficié de logements à Baba Hassan, Mahelma ou encore Zéralda. Des opérations de restauration ont été entamées dans les quatre communes de la capitale concernées par ce phénomène.