L'affaire des détenus politiques amazighs de Meknès a été évoquée par les participants aux 5es assises du Congrès mondial amazigh (CMA) qui se déroulent actuellement au Maroc. Meknès (Maroc). De notre envoyé spécial Les congressistes ont réaffirmé leur solidarité agissante aux militants du mouvement culturel amazigh du Maroc incarcérés depuis plus de deux ans dans les geôles du pouvoir. Il s'agit de 10 étudiants interpellés après le décès d'un universitaire lors d'une bagarre à l'université de Rachidia. Ces militants du CMA ont été accusés d'en être à l'origine. Mais selon maître Bouzetine du collectif de défense des détenus et qui est secrétaire général du CMA, le procès a été fomenté de toutes pièces afin de condamner ces militants qui ont été gardés en détention provisoire pendant plus de 17 mois. « Lors du procès, le juge en a condamné certains à 12 ans de prison ferme et d'autres à un an seulement, ce qui prouve effectivement que l'affaire n'est pas fondée. Il y a eu des réactions du CMA. On a même sensibilisé les associations des droits de l'homme pour exiger la libération de ces prisonniers. D'ailleurs, le choix de Meknès pour le congrès n'est pas fortuit. L'occasion est de mobiliser l'opinion nationale et internationale afin de soutenir ces détenus », a-t-il expliqué. Rappelons qu'en août 2007, le CMA avait interpellé les instances internationales sur la détention « arbitraire » et les traitements « dégradants » des prisonniers politiques de Meknès. « Les déclarations des étudiants amazighs incarcérés font état de violations physiques, de tortures et autres traitements dégradants durant leur séjour dans les locaux de la police. Dans les prisons, ils subissent des insultes, des coups et même la nourriture apportée par leurs familles est confisquée. Leur arrestation et leur maintien en prison sont motivés par le fait qu'ils appartiennent au MCA, un mouvement estudiantin pacifique et démocratique qui milite pour les droits fondamentaux des peuples amazighs. C'est la raison pour laquelle les jeunes emprisonnés bénéficient d'un large soutien tant au Maroc qu'à l'étranger », lit-on dans la déclaration de cette organisation non gouvernementale. La répression du pouvoir marocain ne s'arrête pas à ce stade puisqu'un autre membre d'une association berbère fait l'objet de poursuites judiciaires car il a été accusé d'incitation à la violence lors de son intervention au cours d'une conférence sur « La terre et les ressources naturelles des imazighen ». Abdelaziz El Ouezani, puisque c'est de lui qu'il s'agit, précise que le procès qui devait se tenir au tribunal d'Agoulmime, à 500 km de la capitale, a été maintes fois reporté pour des raisons incompréhensibles. Enfin, la délégation algérienne du conseil fédéral du CMA, venue en force au congrès de Meknès, dénonce l'arrestation de ces détenus politiques, comme elle exige leur libération.