Depuis les élections locales du 10 octobre 2002, on aura vu tout un menu de manipulations partisanes au sein des principales assemblées communales de la wilaya (APC) de Constantine où les élus ont vite fait de mettre sur la touche leurs principales missions pour s'impliquer dans des luttes intestines se permettant même de recourir aux coups interdits. L'année 2004 qui n'a pas dérogé à la règle, nous offrira des spectacles des plus désolants. La fameuse procédure de retrait de confiance, devenue une arme très en vogue, ne manquera pas d'envenimer les ambiances dans les couloirs des hôtels de ville. La commune de Hamma Bouziane, située à une douzaine de kilomètres de Constantine, troisième ville de par sa population, ouvrira le bal au mois de février. Amar Belouandia, tête de liste du FLN, fera les frais d'une action menée par neuf élus qui lui reprochaient son incompétence et sa mauvaise gestion des affaires de la commune. La saga des maires de Hamma Bouziane qui a vu défiler pas moins de quatre P/APC fera tache d'huile vers d'autres communes avec, néanmoins, des situations différentes. A Constantine par exemple, le maire Kherraz Khatim fut contraint par le wali à choisir entre sa mission à la tête de la municipalité et sa fonction de directeur général de l'Agence du bassin hydrographique de Constantine. Deux postes jugés incompatibles même si le concerné les a occupés une année durant. Il sera finalement appelé à trancher pour l'un ou l'autre après l'élection du 8 avril 2004, où le maire s'est aligné avec les pro-Benflis. Son successeur, Ali Mechaâr, qui prendra les destinées de l'hôtel de ville à partir du 29 avril, n'aura guère la tâche facile. Le malaise qui a régné au sein du groupe FLN durant le mois de décembre dernier a failli provoquer une véritable scission. Encore une fois, c'est le maire qui se trouve au centre d'une polémique qui a alimenté les débats les plus fous. Accusé lui aussi de mauvaise gestion et d'une volonté délibérée de marginaliser les élus, Ali Mechaâr, qui échappera finalement à un sort très peu enviable, réussira à obtenir un sursis durant lequel il sera appelé à donner des résultats, alors que ses détracteurs l'attendent déjà au premier virage. A quelques kilomètres de Constantine, le « mini-putsch » tenté par les élus de Aïn Smara contre Nouri Zoubir, seul maire indépendant dans la wilaya, n'aura pas finalement abouti face à un P/APC qui connaît très bien les défauts de ses adversaires. A trois ans de la fin de leurs mandats, les APC de la wilaya de Constantine dont la plupart n'ont jamais osé présenter, un jour, un bilan annuel de leurs activités, auront fort à faire pour reconquérir la confiance des citoyens. L'année 2005 promet déjà des bouleversements.