Le phénomène des cours de soutien n'est certes pas l'apanage de la wilaya de Annaba, mais vu sa tendance au mercantilisme, celui-ci commence à faire sortir les parents des enfants scolarisés de leur silence. A peine les élèves ont-ils commencé les premiers devoirs d'évaluation qu'ils sont sollicités par leurs enseignants à intégrer les groupes qui suivent des cours, ou à défaut, à s'inscrire aux « séances de révision » lesquelles ont lieu la veille du devoir surveillé et rémunérées cash. L'une et/ou l'autre option concernent, à l'évidence, les élèves de tous les paliers. Cette situation suscite la colère justifiée des parents, à l'exemple de ces citoyens qui ont contacté notre bureau à l'effet d'attirer l'attention des responsables de l'éducation et de celle des associations des parents d'élèves, qui « ferment l'œil sur ces aberrations aux allures d'arnaque ». Ces parents « révoltés » ne s'expliquent pas le fait que les enseignants qui ont de tout temps déploré la surcharge des programmes, organisent des cours après les classes et durant le week-end. Ils feront savoir encore que « dans certains établissements ces cours de soutien sont élargis, aussi curieux que cela puisse paraître, à des matières comme l'éducation physique ou encore le dessin. C'est une preuve irréfutable que ce n'est pas le souci de donner un plus à l'élève qui motive les enseignants s'adonnant à cette activité. Si tel était le cas, un simple cours de rattrapage, comme cela fut d'usage, aurait suffi pour mettre à niveau la classe ». Ces cours, véritable filon découvert suite au taux d'échec, très important, au fameux baccalauréat, attirent aujourd'hui même les enseignants du primaire et ceux de première année moyenne. Un de nos interlocuteurs dira à ce propos : « Vu la somme que je débourse mensuellement pour permettre à mes quatre enfants de suivre des cours, et parfois dans des groupes dont le nombre est illimité, j'envisage sérieusement l'option de l'école privée ».