Il est souvent curieux de voir des endroits érigés en zones d'activité, par des décisions qui répondent, plutôt, au populisme zélé, qu'à un besoin légitime et pragmatique de donner un nouvel éclat à l'économie locale. Ainsi donc, l'encouragement de l'investissement ne passe-t-il pas par l'aménagement de ces fameuses zones d'activité, que d'aucuns parmi les différents promoteurs ne cessent de revendiquer, mais cela non sans compter l'absence d'initiative des collectivités locales. Lesquels démembrements de l'Etat en l'occurrence les APC, qui dépourvues de moyens financiers en adéquation avec ce genre d'investissements, se sont recroquevillées, laissant les promoteurs, seuls, face à des situations, parfois, insupportables pour ne pas dire qu'elles frôlent, tout bonnement, le burlesque. Etant généralement à l'arrêt, ces zones appelées pompeusement « d'activité », ont souvent été synonyme de fiasco entreprenarial, pour leurs locataires, au lieu d'en constituer de véritables pôles d'attraction économiques. A Bouira, comme partout ailleurs, dans les différentes wilayas, l'on n'y déroge pas à la règle, puisque l'on y compte un nombre considérable de ce type de zones, mais sans que l'on y aperçoive, une quelconque activité économique fiable. Les responsables au niveau des communes concernées, ne manquent pas de trouver un bouc émissaire en les différents services de wilaya, et ce pour justifier, dans la plupart des cas, leur inerties dues généralement au manque d'initiatives locales, allant dans le sens de la redynamisation de l'économie municipale. Cela, au moment où des sommes colossales sont englouties, par-ci et par-là, pour accompagner l'effort de relance économique, entrepris timidement, depuis déjà quelques années. Le problème essentiel qui demeure posé au niveau de ce qu'on peut aisément appeler des interstices à l'abandon, c'est l'absence de viabilisation et de commodités les plus élémentaires permettant une activité commerciale, suivant les normes requises, en la matière. A titre d'illustration, l'on cite le cas, si édifiant, de la zone d'activité de M'Chedallah, qui demeure dans un état de délabrement n'offrant pratiquement aucune chance pour attirer de nouveaux promoteurs économiques. C'est ainsi que l'on n'y trouve, à peine, quelques fabriques de carrelage et autres dépôts dont l'importance n'est pas du tout à vanter. Le projet de son extension, est toujours sur les langues des responsables locaux, mais sans que cela ne se concrétise sur le terrain, étant entendu que ladite zone se trouve isolée du reste de la ville. L'autre exemple qui demeure, pour le moins, un cas atypique est celui de la zone d'activité de Oued Edhous, située dans la périphérie-est de la ville de Bouira. Ainsi, à se fier au constat peu amène fait par les locataires respectifs de cette zone censée générer de l'emploi et de la plus-value, l'on se trouve étrangement devant un véritable « No activity land ». « Cela fait presque 20 ans depuis que des lots ont été attribués à des commerçants ayant déjà engagé des travaux de construction, les autorités locales ne semble pas s'empresser à aménager cette zone qui se débat dans de vrais faux problèmes », atteste, dépité, un locataire tout en ajoutant que tout y manque allant jusqu'aux commodités les plus élémentaires, à l'instar de l'AEP et du gaz naturel. Quant aux routes, elles sont à peine carrossables avec, en prime, un réseau d'assainissement que les locataires qualifient tout bonnement de bâclé. De quoi plier bagage, d'autant que rien ne semble stimuler l'envie d'y rester, surtout que l'insécurité qui y règne s'ajoute au lot des souffrances qu'endurent les occupants des lieux que nous avons eu à interroger. C'est pour cela d'ailleurs que ces derniers ont beau interpeller, dernièrement, le wali de Bouira afin de prendre les mesures nécessaires à même d'améliorer leurs conditions au niveau de cette zone, décidément « d'inactivité ». Cela après qu'ils eurent constaté que leurs doléances ne semblaient pas être le souci de l'APC qu'ils n'ont eu de cesse d'interpeller, par le passé, à l'effet de trouver une solution rationnelle à ce marasme endémique. C'est dire, tout compte fait, que ces zones doivent être revalorisées et réhabilitées, si l'on veut vraiment impulser l'activité commerciale et économique au niveau de cette wilaya. Cela, d'autant plus que ces dernières années, on a vu Bouira prendre un élan significatif en la matière, avec, en prime, la découverte des différentes potentialités d'investissement dans le secteur de la PME/PMI, pour qui, la relance de ces zones d'activité, n'est pas à démontrer.