Le froid a tué notre père, et les autorités en sont la principale cause », ont clamé hier les enfants de Ali Taoui, 88 ans, l'un des habitants de l'avenue Rahmani Achour, décédé ce jeudi, à 13h, sous sa tente, à proximité des eaux provenant d'égouts. Après avoir vécu ses derniers jours dans le froid et en proie aux affres de la maladie, cet ex-cordonnier de la place du Colonel Amirouche quittera ses proches sous une tente, qui lui servait de logis avec son fils Mohamed, père de 4 enfants. Telle est la situation de cette famille suite à la démolition de son logement, qui était situé sur la 2e tranche du quartier du Bardo. A ce sujet, le fils, Omar, raconte : « Mon père avait commencé à cracher du sang. Nous l'avons évacué au CHU mais les services de l'hôpital ont catégoriquement refusé de lui faire l'admission et diagnostiquer sa maladie ». Quelques jours plus tard, « Ammi » Ali décédera, laissant derrière lui une famille atterrée, pleine d'amertume sur les conditions dans lesquelles est survenue le décès. Celle-ci reproche au premier responsable de la wilaya d'avoir manqué à son devoir, en l'abandonnant sans abri, alors qu'elle possédait avant un logement décent ; les membres de cette famille exigent une indemnisation cette semaine, sans quoi ils « déposeront plainte contre le wali lui-même », selon leurs propres mots. Hier, lors des funérailles de Ammi Ali, après la prière du vendredi, la tension était palpable. En signe de solidarité, un citoyen du quartier, qui possède deux locaux commerciaux, a mis ces derniers à la disposition de la famille du défunt.