Il ne se passe pas un jour sans que l'on ait à enregistrer des actes d'agression caractérisés par une rare violence sur les enseignants ou sur les élèves du CEM Abderrahmane Kerzazi situé à Aïn Beïda. Récemment, un enseignant a été sauvagement agressé par deux de ses élèves à l'intérieur de la classe de cet établissement exposé à tous les dangers. Un certificat d'incapacité de 35 jours a été délivré au malheureux enseignant. Les cas d'agression sur les enseignants sont périodiquement enregistrés au niveau de ce collège. Certains d'entre eux se font désormais accompagner par leurs proches parents. Les petits règlements de comptes se font souvent à l'extérieur de l'établissement. Une enseignante, déjà victime des agissements d'une bande de voyous, témoigne : « Si nous ne sommes pas insultés par certains de nos élèves, nous sommes constamment la proie de jeunes désoeuvrés qui passent leur temps à nous guetter dehors », affirme-t-elle. De nombreuses enseignantes craignent à présent pour leur situation devenue précaire par la force des choses. « Les filles s'agrippent à nous une fois hors du CEM de crainte d'être agressées par les voleurs qui pullulent aux alentours du collège. Certains élèves se font même racketter par des bandes de petits délinquants », se plaint-elle. Malgré les rondes des éléments de la gendarmerie nationale, les agressions ne font qu'augmenter au fur et à mesure que se relâchent les surveillances sécuritaires. Un mari rencontré au sortir des classes fait le témoignage suivant : « Je suis obligé d'accompagner mon épouse tous les jours que Dieu fait, car, en plus de l'absence des moyens de locomotion adéquats, il faut aussi se prémunir contre les éventuelles agressions des bandes de voyous qui écument l'établissement scolaire. » Selon notre interlocuteur, il arrive souvent que des bagarres éclatent entre des bandes rivales au sujet de tel ou tel petit territoire. « C'est à croire que nous sommes projetés dans un film de série noire sauf que les armes à feu sont remplacées ici par des épées et des haches », ajoute-t-il. Plusieurs correspondances ont été écrites par des parents d'élèves pour dire ce qu'ils vivent au quotidien.