Tous les regards étaient braqués, hier, sur Washington ! Très attendu, le sommet du G20, ouvert depuis vendredi dernier en présence des responsables des pays émergents et des grandes puissances, s'apprêtait à adopter un plan d'action pour relancer l'économie mondiale. « Le sommet financier va adopter un plan d'action pour démontrer que la communauté des Etats a la capacité d'agir », a affirmé Mme Merkel, lors d'un point de presse donné avant le début d'une réunion à huis clos des dirigeants du G20 à Washington. Devant être rendu public, hier soir, le contenu du document officiel de 5 pages divulgué par les délégations française et allemande prévoit trois axes d'action, à savoir un soutien à l'économie, une nouvelle régulation internationale et une réforme de la gouvernance mondiale. Une des recommandations stipule qu'« aucun marché, institution ou établissement financier ne doit désormais échapper à une régulation ». Un premier bilan devrait être dressé au 31 mars, avant la convocation d'un second sommet du G20 au plus tard le 30 avril. Le plan d'action contiendra, selon des sources officielles allemandes, des recommandations sur « les règles comptables, les rémunérations des dirigeants d'établissements financiers, les agences de notation, les fonds d'investissement spéculatifs et la nécessité d'une régulation des produits dérivés qui s'échangent actuellement sans contrôle ». Toutefois, la réforme globale du système financier de fond en comble reste loin des projecteurs. C'est d'ailleurs un objet de divergences entre les pays du G20. D'une part, les pays Européens, par la voix de sa présidence tournante, s'est érigée en pourfendeuse d'un système financier décadent et, d'autre part, les Etats-Unis qui veulent réparer le système financier international sans pour autant le démanteler. Même certains pays industrialisés comme le Canada et émergents comme le Brésil et la Turquie souhaitent que la déclaration finale mentionne la nécessité de politiques de relance concertées. George W. Bush, président sortant des USA, en fonction jusqu'au 20 janvier prochain, croit fermement aux « principes du marché libre » susceptibles, selon lui, « de nous montrer la voie vers une prospérité durable ». Il a d'ailleurs, à maintes reprises, averti contre une sur-régulation du marché et un retour du protectionnisme, ce qui, à ses yeux, serait contreproductif. Les principales réflexions de la Maison-Blanche s'articulent autour d'une meilleure gestion des risques par les banques, une transparence accrue des marchés et des institutions et une plus grande harmonisation de leurs règles comptables. Pour l'instant, l'administration américaine a donné son quitus pour deux nouveaux mécanismes, à savoir l'institution d'un « collège de superviseurs » et d'un « système d'alerte précoce » des crises financières, dont le FMI devrait prendre les rênes. Ce collège devrait surveiller les 30 plus grandes banques du monde. Aussi, les Etats-Unis partent favorablement vers une réorganisation des institutions multilatérales, comme le FMI et la Banque mondiale, pour accorder davantage de poids aux pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil.