La récolte 2008 compterait parmi les meilleures de ces dix dernières années. En Kabylie, immense oliveraie, s'il en est, les arbres ploient jusqu'au sol sous le poids des fruits généreusement abreuvés par les précipitations des mois de septembre et d'octobre. Les premières cueillettes ont commencé dans certaines régions et les propriétaires d'huileries, modernes ou traditionnelles, s'activent à remettre en marche leurs machines laissées au repos pendant la période de disette. Selon les prévisions, les premières quantités d'huile « cuvée 2008 » devraient être mises sur le marché vers la fin du mois de novembre. Au fin fond des montagnes et sur les flans ravinés des collines, les habitants — dont beaucoup de femmes et d'enfants — s'attellent avec une certaine allégresse à ramasser les olives avant les grandes pluies de décembre, véritable « cauchemar » des oléiculteurs du fait qu'elles emportent irrémédiablement le fruit vers les oueds. En plus des pluies, l'alternance naturelle de l'olivier, qui fait que cet arbre robuste et résistant se montre fécond une année sur deux, explique aussi les perspectives de bonne récolte pour cette année et la baisse des prix qui, normalement, en découle. Dans bien d'autres régions de l'Algérie où la terre est très riche et les taux d'humidité convenables, un olivier bien taillé peut produire jusqu'à 100 l d'huile. C'est le cas par exemple de Jijel, de la vallée de la Soummam ou encore de Sig dans l'Ouest, à en croire les connaisseurs. Reste l'éternelle bonne question que se posent invariablement tous les amateurs de bonne huile : comment reconnaître l'huile d'olive authentique de celle que des revendeurs peu scrupuleux qui s'emploient chaque année à mélanger à de l'huile ordinaire ? Selon les plus avertis, outre la nécessité de s'adresser au commerçant le plus fiable possible, il existerait des méthodes « simples mais infaillibles », dont celle qui consiste à placer une tasse d'huile d'olive dans le réfrigérateur et attendre le résultat. Si elle se solidifie pour ressembler à du beurre, c'est la vraie, si au contraire, il s'en dégage une partie solide et une partie liquide, c'est que le produit résulte d'un mélange douteux. Pour rester dans le chapitre de la qualité, la meilleure huile d'Algérie sortirait de la région montagneuse de Jijel, selon ceux qui prétendent pouvoir la boire « au goulot » et en ressentir instantanément les bienfaits sur l'organisme. Pour d'autres, l'huile de M'sila « a un goût exceptionnel et ne ressemble à nul autre pareil ». A en croire d'autres encore, la palme de la saveur authentique de l'huile d'olive est à octroyer aux régions de Tazmalt ou de Chorfa, dans le Djurdjura. Et chacun y va de ses arguments pour vanter le produit local. Les bienfaits de l'huile d'olive sur l'organisme et sur la santé publique, en général, sont aujourd'hui connus de tous. Sa principale caractéristique, selon les scientifiques, est qu'elle ne contient pas de mauvais cholestérol et est ainsi considérée comme étant « la meilleure amie du cœur ». Pays méditerranéen à part entière, l'Algérie jouit de toutes les conditions lui permettant d'accroître sa production oléicole d'autant que les investissements sont encouragés dans ce créneau qui offre, de surcroît, des perspectives d'exportation, soutiennent les fervents défenseurs d'un retour aux sources dans ce domaine.