Un black-out médiatique a été décrété dimanche dernier en Egypte sur le procès d'un magnat égyptien, une figure du parti au pouvoir, accusé du meurtre d'une chanteuse libanaise. Le président de la cour d'assises du Caire, Mohammadi Qounsoua, a décidé d'« interdire aux médias de publier (tout article) lié au procès et de rapporter les détails des audiences », a ajouté cette source sous le couvert de l'anonymat. Les médias pourront seulement faire état des décisions de la cour, à savoir les ajournements d'audiences ou le verdict, a-t-elle poursuivi. Hicham Talaât Moustafa, un pilier du Parti national démocrate (PND, au pouvoir en Egypte), est accusé d'avoir payé un policier égyptien à la retraite, Mohsen Al Soukkari, deux millions de dollars pour tuer, à Dubaï, la chanteuse Suzanne Tamim, avec laquelle il aurait eu une relation intime. L'affaire, mélange de meurtre, de pouvoir, de show-business et de sexe, dans laquelle deux hommes risquent la peine de mort, est très suivie en Egypte et au Liban. M. Moustafa a clamé son innocence tandis que l'ex-policier a affirmé ne pas avoir commis le meurtre. La chanteuse, âgée de 30 ans, avait été retrouvée morte le 28 juillet dans son appartement de Dubaï, aux Emirats arabes unis. Elle avait été atteinte de plusieurs coups de couteau et avait la gorge entaillée, selon la presse.