Dire que les centres urbains se sont ruralisés n'est nullement une exagération, du fait qu'à chaque approche de l'Aïd, la vente anarchique du bétail devient un phénomène normal. Il s'avère que cet état de fait est plus que préjudiciable, d'une part pour les consommateurs, qui sont contraints de payer à prix fort des moutons qui peuvent s'avérer porteurs de maladies transmissibles à l'homme, faute de suivi médical, et de l'autre, nuisible à l'environnement, de par le manque d'hygiène et la prolifération de la saleté. Toutefois, un arrêté ministériel portant désignation des espaces autorisés pour la vente du cheptel ovin a été promulgué en avril 1997. Ledit arrêté stipule clairement que dans chaque point de ventes des vétérinaires sont tenus d'être présents pour superviser les ventes et s'assurer de la bonne santé des ovins. Selon les textes de l'arrêté, les autorités locales sont tenues, par ailleurs, de placer des plaques de signalisation pour informer les citoyens des lieux de vente autorisée. Ce texte prévoit également la saisie systématique du cheptel en cas de non-respect de ces dispositions. Ces mesures n'ont paradoxalement pas trouvé un terrain d'application effectif. Résultat, la capitale enregistre toujours une anarchie dans le commerce des bestiaux. D'ores et déjà et à quelques jours de l'Aïd, les maquignons commencent à envahir les espaces sur les autoroutes et les axes routiers importants, créant une indescriptible anarchie. A l'entrée de Ben Zarga dans la commune de Bordj El Kiffan, un énorme troupeau est lâché en pâture à proximité d'un cours d'eau, d'où il s'abreuve entre deux ventes des eaux usées du ru. En l'absence des autorités locales qui doivent en principe intervenir pour faire appliquer la loi, d'autres troupeaux de moutons se sont joints à ce dernier. A Heuraoua, il a été désigné, selon le P/APC, un endroit réservé exclusivement à la vente de moutons, mais l'incivisme de la plupart des maquignons fait qu'ils ne veulent pas rejoindre cet endroit, préférant s'installer aux abords des routes et au sein même des quartiers. A Gué de Constantine, c'est le même constat. Bien que la municipalité ait réservé, selon le P/APC, trois endroits pour la vente de moutons, à savoir, El Malha, Biotique et Maknouch, les vendeurs de bétail s'obstinent à exposer leurs moutons dans les cités et aux abords des routes.