Le phénomène de la flambée des prix est dû à la libéralisation du marché, et aussi et surtout à la propension des gens à vouloir s'enrichir rapidement. Le prix de la viande rouge affiché dans les boucheries de la wilaya de M'sila varie entre 350 et 400 DA. Ainsi, l'agneau est proposé à Bahroum (daïra de Magra), à 400 DA le kg et à Aïn Laâdjel à 380 DA. Parfois, à 360 DA le kilo dans la région de Zarzour. Selon les milieux proches de ce commerce, l'on estime que cette situation est le fruit d'une évolution du métier de boucher, favorisée aussi par le fait que celui-ci se développe en zone agro-pastorale. En outre, les prix pratiqués sont fixés pour toutes les parties de la carcasse. Il faut dire que paradoxalement à une conjoncture marquée par la hausse des prix, notamment celui de la viande, à cause d'une libéralisation «non contrôlée», ces prix sont à considérer comme «attrayants». En effet, dans les zones urbaines, notamment au centre du pays, la viande, qui reste un produit de luxe pour beaucoup de familles algériennes, n'a pas échappé à la règle et son prix, au marché Ali Mellah, a quasiment flambé pour atteindre les 550 DA. Le poulet, avec une augmentation de 50 DA, est vendu à 190 DA le kilo. Le phénomène de la flambée des prix, notamment dans les zones urbaines n'est pas uniquement dû à la libéralisation du marché, mais aussi et surtout à la propension des gens à vouloir s'enrichir rapidement. Une source au ministère du Commerce nous a confié, en effet, que des accords tacites ou express sont conclus entre le grossiste et le détaillant fixant, au départ, un prix de vente plafond des produits à grande consommation, et ce, notamment dans les périodes comme celle du Ramadan où la demande en légumes et en viande dépasse la moyenne normale. C'est cette pratique déloyale qui enclenche toute une avalanche d'incriminations à l'encontre de l'Etat et pénalise le citoyen qui restera toujours perdant. Enfin, il y a lieu de dire que cette émancipation dans le commerce de la viande dans ces zones rurales n'est pas due à une volonté délibérée de diminuer les prix pour «aider les gens à manger de la viande à leur guise», mais plutôt à des facteurs générateurs tel le fait que ce commerce soit pratiqué par des éleveurs qui connaissent parfaitement le métier et la qualité de chaque race ovine. En outre, le métier de boucher s'avère être une culture et une profession qui se transmet par héritage familial de génération en génération. On compte plus de 400 boucheries dans la wilaya de M'sila où la demande en viande a considérablement augmenté du fait de la croissance démographique et de la multiplication des restaurants.