Les chiffres officiels sont loin des statistiques de cette association, basée à Annaba, qui tire la sonnette d'alarme et affirme que la situation est alarmante. Mais il semblerait qu'à Constantine les spécialistes et autres responsables locaux ne sont toujours pas convaincus par l'urgence d'une sensibilisation de l'opinion publique. La journée a été un non-événement L'association de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le sida et de promotion de la santé, Anis, basée à Annaba, a révélé, à l'occasion de la journée internationale, célébrée cette année sous le slogan : “Accès universel et droits humains”, que l'Algérie compterait plus de 21 000 cas. “Loin des chiffres officiels faisant état de l'enregistrement par le Laboratoire national de référence de 114 nouvelles contaminations en Algérie en 2009, de 1 011 cas cumulés de sida et de 4 048 cas cumulés de séropositifs en Algérie, les estimations les plus réalistes indiquent que l'Algérie compterait plus de 21 000 personnes atteintes et qui contamineraient à leur tour un nombre en nette augmentation d'année en année et ce, dans l'indifférence des populations et la transgression des droits élémentaires des personnes malades”, selon un communiqué rendu public par ladite association. En outre, les responsables de ladite association estiment que l'épidémie du VIH/sida progresse à un rythme alarmant en Algérie imposant une réponse forte et unanime de toute la société aussi bien sur les plans individuel, associatif qu'au niveau des leaders institutionnels, des leaders d'opinion et des élus. Anis affirme que des milliers de personnes sont atteints dans notre pays sans le savoir. Si l'épidémie se situe actuellement à un stade concentrique, les risques de passage à l'épidémie généralisée sont possibles devant la faiblesse de l'engagement et de la mobilisation. D'ailleurs, indique l'association Anis, en se basant sur une étude de l'Unicef en Algérie, seules 15% des jeunes Algériens possèdent les connaissances nécessaires sur les modes de transmission et de prévention des infections sexuellement transmissibles et du sida. Ce chiffre serait inférieur à 10% chez les femmes. En dépit de cette situation alarmante, à Constantine la Journée mondiale du sida est passé inaperçue. Ce fut un non-événement. Généralement, cette journée est mise à profit pour booster les initiatives et marquer l'opinion publique. Malheureusement, ce ne fut pas le cas dans la capitale de l'est du pays. Pourtant, la ville est bien placée pour être un foyer actif de propagation du HIV en particulier et des MST en général. Premièrement, de par sa situation géographique et démographique en étant la troisième ville du pays. Deuxièmement, du fait que Constantine est un comptoir commercial qui reçoit quotidiennement près d'un million de passagers. Troisièmement, le risque découle du moment que la cité est l'un des trois plus grands pôles universitaires du pays. Quatrièmement, Constantine est le siège d'une implorante garnison militaire. Enfin, cinquièmement, elle abritait avant les années 1990 l'une des plus importantes maisons clauses du pays, fermée depuis par les idylles de l'ex-parti dissous.