L 'auditorium de la faculté de médecine de l'université Aboubekr Belkaïd abrite, depuis lundi dernier, un colloque international sur le savant cheïkh Mohamed Benameur Ben Choaïb Essenouci Al Husayni Al Maliki Etilimsani (424-1485), un imam de grande piété, mais aussi un auteur prolifique qui a laissé une quarantaine d'ouvrages de théologie, de mathématiques, de médecine et d'astronomie. Tlemcen De notre bureau La plus connue de ses œuvres demeure Le Texte de la mère des preuves (El akida essoughra) qui est toujours étudiée par les grands maîtres du rite malékite à travers le monde. Le colloque auquel participent des savants, des chercheurs et des spécialistes de l'Algérie, dont le conseiller du président de la République Rachid Aïssat, le président du Haut Conseil de la langue arabe Ali Mokrani du Maghreb, du Yemen et de Jordanie, est organisé sous le thème « Entre vue scientifique et monde spirituel ». A l'époque du cheïkh, Tlemcen était un haut lieu des sciences rationelles, où il a consacré toute sa vie à des travaux de recherche et d'enseignement de la philosophie, des mathématiques et de ce qu'on appelait « attaâlim » (l'astronomie, la géométrie et la musique). De son vivant, cheïkh Essenouci s'intéressait fortement à la science d'« ettawhid » (l'unification) et œuvrait pour la pureté de la foi et de la conviction religieuse, « luttant contre les différences islamiques génératrices de fitna », indique un universitaire. Dans son allocution d'ouverture, M. Ghlamallah a durement critiqué les courants salafistes en Algérie, arguant qu'avoir référence au salafisme n'est pas l'imitation de leur façon de se vêtir, leur comportement, leurs idées et les solutions auxquelles ils avaient recours pour résoudre leurs problèmes à leur époque. « Les solutions à nos problèmes doivent s'inspirer de nos racines pures, notre foi et nos saines convictions. » Cette rencontre scientifique et culturelle comprend plusieurs communications, présentées par d'illustres spécialistes, sur le soufisme chez Essenouci et son idéologie et des réflexions autour de la « akida », entre autres.