Les quelque 20 000 gènes de Macropus eugenii, le wallaby Dama, ont été séquencés dans le cadre d'un projet américano-australien. Après l'oppossum, c'est le deuxième marsupial dont le génome a été décrypté. S'il possède a peu près le même nombre de gènes que l'homme, le kangourou les a répartis dans un plus petit nombre de chromosomes nettement plus gros. Malgré cette réorganisation génomique, humain et wallabys partageraient une part importante de leur patrimoine génétique, selon Jenny Graves du Centre d'excellence pour la génétique des kangourous. A quoi cela va servir ? La connaissance du génome de Macropus eugenii permettra de mieux comprendre comment nos gènes ont évolué et offre de nouvelles pistes pour expliquer le développement et la reproduction de l'homme. Les marsupiaux, dont les petits naissent à un stade de maturation très précoce, constituent en effet un modèle important d'étude des premiers instants de la vie. Un phénomène suscite particulièrement l'intérêt des chercheurs : la capacité des marsupiaux à interrompre (pour un maximum de 11 mois) le développement de l'embryon. Cette « diapause embryonnaire » est régulée par des gènes qui pourraient être utilisés dans le traitement des cancers en stoppant la croissance des tumeurs selon un processus identique.