« Tiaret, qui a vu la naissance de nombreuses zones d'habitations nouvelles, a besoin d'un nouveau plan de circulation tenant compte non seulement de la demande citoyenne, sans cesse croissante, mais aussi des effets induits par des comportements nouveaux que de l'arrivée sur les circuits de nouveaux modes de transport ». Le plan de circulation de la ville de Tiaret sera reconfiguré à la faveur des nombreux projets en cours de réalisation dont la gare intermodale et celle en voie de lancement sur l'espace de l'ex-marché des 40 logements », a déclaré, jeudi, à la presse, M. A. Benmechta, directrice des Transports de la wilaya de Tiaret. L'invitée du Forum qui répondait aux questions des confrères a passé en revue presque tous les sujets relatifs au secteur qu'elle préside depuis plus de six ans. Des questions inhérentes au transport public urbain, à la vétusté des véhicules, aux nouveaux textes proposés pour atténuer la frénétique ascension des accidents de la route, aux taxis et relations des taxieurs avec les clients, au projet de chemin de fer en passant par les aspects disciplinaires et subséquemment des violences induites par et contre les usagers et professionnels. Bref, un large tour d'horizon sur un secteur sensible dont la directrice s'est échinée deux heures durant à expliciter les mécanismes. On apprendra ainsi que « Tiaret, qui a vu la naissance de nombreuses zones d'habitations nouvelles, a besoin d'un nouveau plan de circulation tenant compte non seulement de la demande citoyenne, sans cesse croissante, mais aussi des effets induits par des comportements nouveaux que de l'arrivée sur les circuits de nouveaux modes de transport ». D'où, renchérit-elle, ce travail d'assainissement qui vise l'élaboration d'une nouvelle carte qui tiendra compte des recommandations émises par le ministère, les pouvoirs publics locaux et les élus. Effet premier de cet assainissement, ce sont 70 véhicules type Karsan, J-9, J-5 et autres tacots à être concernés par l'application de mesures visant la modernisation du parc. Leurs propriétaires ont été saisis pour qu'ils procèdent au renouvellement de leurs véhicules sous peine de voir l'activité suspendue. L'ultimatum fixé au 31/12/2008 sera appliqué à la lettre, dira Mme Benmechta qui fait savoir, au passage, que les concernés ont eu une longue période de grâce qu'ils n'ont pu saisir, puisque, explique-t-elle, ils ont été informés depuis 2002 pour y parer mais en vain. Des véhicules vétustes dont certains continuent malheureusement de défier l'ordre au prix d'irréparables pertes humaines. INQUIETUDE L'année 2008, qui n'est pas encore éteinte, enregistre déjà et à ce jour 87 décès alors qu'en 2007, il a été enregistré 79 décès sur les routes de la région. Une année 2007 où l'on a enregistré pas moins de 885 accidents ayant occasionné 1 480 blessés. Une progression qui suscite l‘inquiétude en dépit de la remise en état partielle ou totale de certaines routes, notamment sur les nationales 23, 14, 90 et 40 et la réhabilitation de centaines de kilomètres de chemins de wilaya ou vicinaux. Le durcissement, il est vrai, reste notable pour contraindre les récalcitrants mais la situation reste préoccupante pour ne pas dire dramatique. Les conditions de formation pour musclées qu'elles soient contredisent quelque peu les chiffres anoncés, soit un nombre de 7 589 reçus sur les 9 594 candidats au permis de conduire. La région de Tiaret, qui frôle les 900 000 habitants, selon le dernier RGPH, recèle un total de 1 141 véhicules pour 22 680 places dont 12 805 places pour l'intra wilaya. 1087 quartiers sont desservis à travers 203 lignes. Sur 3 246 licences de taxis, 2 296 sont exploitées. Le transport c'est aussi l'université mal servie et le transport scolaire qui reste, en dépit de l'effort du ministère de la Solidarité nationale, le parent pauvre du secteur. Les quatre opérateurs, dont un public, qui se chargent du contrôle technique des véhicules, ont enregistré 30 761 véhicules contrôlés en 2007 mais un contrôle qui ne soustrait pas certains propriétaires à la triche. L'exemple le plus cité reste celui ayant valu un carnage sur la route de Mascara. L'invitée du jour, s'agissant de l'ambitieux projet ferroviaire devant relier Relizane - Tiaret - Tissemsilt jusqu'à Ouessara d'une part et celui de Saïda Tiaret, a fait savoir que l'étude a été finalisée après les quelques réserves émises par les élus des communes de Rahouia et Dahmouni et que l'appel d'offres a été lancé. La directrice ajoute que, pour les besoins de ce projet, 554 ha de terres vont être touchés par l'expropriation avec, à la clef, une enveloppe estimée à 4 milliards de dinars au titre des dédommagements. Pour le transport aérien, l'aéroport « Abdelhafidh-Boussouf », qui n'active que pour l'opération pèlerinage, devrait, selon l'oratrice, « reprendre son activité puisque la compagnie nationale Air Algérie aurait programmé des vols pour très bientôt bien que, souligne-t-elle, le prix du billet ne reste pas à la portée de toutes les bourses ». Pour le tramway, « ce type de transport est certes privilégié par la centrale mais, pour l'heure, on attend d'abord la concrétisation des projets retenus », conclut-elle.