Les interminables luttes autour du leadership et les tiraillements internes qui caractérisent les associations locales et les formations politiques de Souk Ahras persistent même en temps de pré-campagne pour une consensuelle « oûhda thalitha ». Alors qu'une faction de l'UNJA, organisation rongée depuis des années par des luttes intestines, tient, mercredi dernier, son premier meeting pour lire une motion de soutien au président -candidat aux prochaines élections-, un autre pôle affilié à la même organisation, boude la réunion et conteste la légitimité de ses organisateurs. L'aile qui déclare avoir réussi à mettre sous ses auspices plusieurs associations soutient, mordicus, la légalité de sa représentativité et promet, depuis la salle Djoued Noureddine où étaient conviés ses sympathisants, de drainer les foules et d'apporter son soutien au programme du président. L'autre courant ne l'entend pas de cette oreille et déclare, par le biais de ses représentants qui ont pris attache, hier, avec El Watan, « illégale et sans assises fiables » ce même meeting. Il promet, par ailleurs, de provoquer, dans les prochains jours, une réunion qui regrouperait « les militants authentiques de l'organisation » dans le but d'annoncer officiellement l'adhésion de cette dernière au programme du président et inviter le premier magistrat du pays à se porter candidat aux prochaines élections. Même climat de discorde au sein du FLN, où une sempiternelle bipolarité entre militants, ressentie à travers la quasi-totalité des communes, a réduit les activités partisanes en mini-rencontres privées, organisées par les uns à l'insu des autres. La mouhafadha, désertée depuis des lustres par ses fidèles, n'abrite ni orateurs, ni cadres du parti. Même la formation de Louisa Hanoune n'a pas été épargnée par les dissensions qui minent la classe politique à Souk Ahras. Dans certaines assemblées, des élus observent un statu quo dicté par les préalables de la ligne politique du PT, au moment où d'autres s'inspirent des partis de l'alliance pour se prononcer publiquement sur les prochaines élections présidentielles, faisant, ainsi, fi des orientations de leur Etat-major. Des associations sportives et culturelles locales agréées se perdent au milieu de ce brouillamini organique et/ou disciplinaire où l'on jette, volontiers, l'anathème sur l'autre, pour avoir simplement « osé » le privilège d'annoncer son soutien au troisième mandat du président sans demander permission. D'autres organisations de masse, à l'instar de l'UGTA, ainsi que des représentants de la société civile, appréhendent leur passage sous les feux de la rampe à cause d'hostilités et de conflits internes. Le RND, en pré-campagne depuis des mois, a préféré, à l'occasion de l'installation de son bureau communal de M'daourouch, prêcher, par le biais de son secrétaire de wilaya, la non-abstention lors des élections présidentielles. Il a exhorté la population locale à faire preuve de cohésion pour tout acte citoyen, le vote entre autres.