La catastrophe provoquée le 26 décembre 2004 par les tsunamis en Asie du Sud continue de faire le principal menu des JT à travers le monde. A regarder, chaque soir, des chaînes de télé comme par exemple El Djazira, El Arabia, TF1 ou France 2, les téléspectateurs algériens ne peuvent s'empêcher de faire des comparaisons. « L'ENTV se contente de faire passer, très rapidement, une image d'une région sinistrée avec des informations sommaires sur le dernier bilan », constate un étudiant en 3e année de l'Institut des sciences de l'information et de la communication (ISIC) d'Alger. De simples citoyens ne pensent pas moins alors qu'ils n'ont cessé d'être servis, depuis le premier jour du drame, par des milliers de séquences diffusées par les médias étrangers. « L'ampleur de la catastrophe méritait que notre télé s'attarde sur l'événement, de la même manière que des médias étrangers avaient consacré un espace temps plus ou moins important aux dégâts provoqués par le séisme du 21 mai à Boumerdès » estime un médecin exerçant à l'hôpital Mustapha Bacha (Alger). La similitude entre ces deux catastrophes est en soi un argument qui plaide pour une attention particulière à propos de la situation dans les pays touchés par les tsunamis. Selon un enseignant de l'ISIC, cet argument est d'autant plus à faire valoir actuellement qu'il colle aux craintes des Algériens après les inondations de Bab El Oued en 2001 ou la tempête du 13 novembre 2004 sur le littoral. Sans parler des séismes de Boumerdès 2003 ou de Aïn Témouchent en 1999. « C'est à travers la télévision, surtout, qu'il est toujours utile de rappeler que l'Algérie est un pays à multiples risques naturels et, de ce fait, on doit s'intéresser par exemple à la question des plans de secours et des moyens mobilisés pour ça », ajoute-t-il. Du côté de l'ENTV, certains journalistes considèrent que la couverture médiatique assurée par l'unique est liée aux moyens mis à leur disposition. « On ne peut pas nous demander de faire un travail comme celui d'El Djazira ou TF.1, alors que ces chaînes de télévision mettent le paquet pour dépêcher des envoyés spéciaux dans la région sinistrée », dira l'un d'eux. En plus, estime un autre, « on ne peut pas s'empêcher de penser que certains médias occidentaux étaient beaucoup plus préoccupés par le sort de leurs compatriotes que par celui des autochtones ».