Je ne veux pas tirer de conclusions hâtives à ce sujet, mais je suis convaincue que c'est l'heure d'une transparence et d'une coopération complètes, absolues et totales, et c'est ce que nous attendons », a déclaré Mme Rice. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a appelé, hier, Islamabad à une coopération « complète, absolue et totale » dans l'enquête sur les attentats de Bombay (Inde), qui s'oriente de plus en plus vers un groupe islamiste basé au Pakistan et actif au Cachemire. « Je ne veux pas tirer de conclusions hâtives à ce sujet, mais je suis convaincue que c'est l'heure d'une transparence et d'une coopération complètes, absolues et totales, et c'est ce que nous attendons », a déclaré à la presse la chef de la diplomatie, arrivée hier matin à Londres. Mme Rice est attendue demain à New Delhi pour y exprimer la solidarité des Etats-Unis. « Il est extrêmement important qu'il y ait le plus haut degré de coopération entre le Pakistan et l'Inde à ce stade et cela concerne toutes les institutions », a ajouté Mme Rice, dans l'avion la conduisant à Londres pour des consultations avec les dirigeants britanniques, qui entretiennent des relations étroites avec les deux puissances nucléaires du sous-continent indien. « Je suppose qu'il y aura une coopération au niveau des forces de l'ordre ainsi qu'une coopération au niveau des services de renseignement pour aller au fond des choses », a-t-elle ajouté, alors que le Pakistan est revenu sur son offre initiale d'envoyer le chef de ses services de renseignement en Inde. La Maison-Blanche a annoncé, dimanche soir, que le président George W. Bush avait décidé d'envoyer Mme Rice à New Delhi cette semaine, après les attaques de Bombay qui ont fait au moins 172 morts et près de 300 blessés, selon un dernier bilan. 29 étrangers ont été tués, dont 6 Américains. L'enquête s'orientait vers le groupe islamiste Lashkar-e-Taïba, l'un des mouvements islamistes clandestins pakistanais qui luttent contre la présence indienne au Cachemire et les persécutions que subit, selon eux, la minorité musulmane d'Inde. Le Pakistan a fermement nié toute implication dans ces attaques. « Ce que nous disons au gouvernement pakistanais, a ajouté Mme Rice, « c'est qu'il devra suivre les indices où qu'ils mènent et qu'il doit le faire de la façon la plus résolue et la plus ferme possible ». Ces attentats ont d'ores et déjà porté « un coup sérieux » aux relations avec le Pakistan, affirmait, hier, un haut responsable gouvernemental indien. « Ce qui s'est passé porte un coup sérieux au processus de normalisation des relations et aux mesures de renforcement de la confiance mutuelle avec le Pakistan », a déclaré le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Anand Sharma. « Ces hommes venaient tous du Pakistan. Nous parlons d'éléments au Pakistan », a ajouté le ministre. Par contre, et pour l'ambassadeur du Pakistan à Washington, l'Inde doit œuvrer avec son pays pour combattre le terrorisme et éviter de tenir un discours de confrontation avec son voisin. Islamabad, pointé du doigt par New Delhi, a démenti toute responsabilité dans les attaques. Dimanche soir, le vice-ministre de l'Intérieur indien, Shakeel Ahmad, a affirmé que la totalité des assaillants de Bombay étaient d'origine pakistanaise. « Nous allons coopérer à l'enquête et nous allons nous assurer d'attraper ces types s'ils ont la moindre lien avec nous », a assuré Husain Haqqani.