Béjaïa. De notre bureau Mohcène Belabbas et Rabah Boucetta, secrétaires nationaux du RCD, respectivement à la coordination et à l'organique, ont présidé, jeudi dernier à El Kseur, une rencontre avec les militants de la wilaya de Béjaïa. La rencontre a vu également la présence des députés Derguini, Mira et Maâzouz, d'élus d'APW et d'APC ainsi que de nombreux militants. L'absence du député Djamel Fardjellah, ancien vice-président du parti et cadre ayant conduit pratiquement toutes les listes du RCD pour les législatives dans la wilaya, n'est pas passée inaperçue. Il faut dire que la réunion intervient dans un moment marqué par des turbulences qui secouent localement le parti. L'éviction de l'ex-bureau régional de Béjaïa, intervenue en mai dernier et l'installation du docteur Kessas à la tête d'une nouvelle équipe, a été suivie de remous au sein de la base militante. Qualifiant l'assistance nombreuse de bon augure, M. Boucetta est revenu sur la suspension puis l'exclusion de quatre ex-militants qui ont jugé utile de monter au créneau pour dénoncer « l'absence de débat interne » au niveau des structures du parti, lors d'un point de presse tenu dernièrement à Béjaïa. « Une action en justice pour diffamation sera intentée contre eux », informera-t-il l'assistance. Le débat que nombre de militants appréhendaient à cause de l'ambiance électrique qui avait précédé la tenue de cette conférence régionale fut passionné certes, mais s'est déroulé dans le calme. Certains militants n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer la politique de « l'exclusion » au sein du parti, l'étouffement des compétences, la hogra, allant même jusqu'à considérer cette conférence de « procès intenté au RCD de Béjaïa ». D'autres se sont par contre réjouis de la tenue de ce genre de rencontres permettant un vrai un débat démocratique synonyme de « mutation salutaire pour le RCD dans la wilaya ». La situation politique nationale a été passée en revue par les intervenants. M. Belabbas a évoqué le coup de force constitutionnel du 12 novembre en affirmant que « la violation de la Constitution a été votée à main levée au lieu qu'elle se fasse à bulletins secrets pour restreindre la liberté de décision aux éventuels récalcitrants ». M. Derguini résumera pour sa part l'activité parlementaire des députés du RCD et dénoncera la cabale médiatique orchestrée contre eux par l'ENTV, notamment suite « aux positions courageuses dérangeant le pouvoir, à l'image du pavé dans la mare jeté par Nouredine Aït Hamouda quant à l'affaire des faux moudjahidine ». Apportant un démenti aux chiffres officiels relatifs au taux de chômage et à l'inefficience du PPDRI dans la valorisation du monde rural, l'orateur estimera que « nos zones montagneuses sont exclues des programmes nationaux de développement », tout en préconisant « la nécessité de leur accorder un fonds de soutien à l'investissement, à l'image de ceux mis en place pour les régions du Grand Sud et des Hauts-Plateaux ».