A la veille de l'Aïd El Adha, le mouton chaoui, de par la vocation agro-pastorale de la région, n'entend pas se déprécier quant au prix de l'unité. En effet, un arrêté du wali de Batna a retenu trois quartiers pour les maquignons ou éleveurs qui veulent vendre leurs moutons. Cité 1200, Cité Kechida et Cité Lombarkia sont les lieux où il est autorisé « l'exposition » des bêtes, dont les prix vont de 12 000 DA pour un agneau maigrichon à 30 000 DA pour un bélier géniteur. Les vieilles brebis, elles, se négocient aux environs de 15 000DA. Interrogé sur ces prix exorbitants de l'espèce ovine, un maquignon de la région de Barika argumente : « Souvenez-vous du mois de Ramadhan où le prix du kilo de viande d'agneau est descendu à 450 DA en raison de la sécheresse et de la peur de l'avenir ; c'était le bradage ». Il enchaînera : « Les pluies diluviennes depuis octobre ont favorisé l'exubérance des pacages et parcours, ce qui a entraîné, du coup, le décollage des prix du mouton, soit d'élevage et d'abattage ». Arguments acceptés par certains pères de familles, profanes en la matière. Selon des experts, les prix au niveau des marchés sont faussés par les spéculateurs qui, de bon matin, ciblent le vrai éleveur pour lui acheter le lot avec un prix acceptable. Ces spéculateurs sont, eux-mêmes, ciblés par une deuxième génération, celle des débrouillards, et ainsi, le mouton tant convoité par les petites bourses prend les airs.