Les sinistrés de Sibari, une bourgade de plus de 400 bâtisses abritant près de 560 familles, longeant un versant très instable du barrage de Beni Haroun et dépendant administrativement de la commune de Grarem Gouga, donnent de la voix. A titre de rappel, il y a presque 4 ans qu'un extraordinaire phénomène de glissement de terrain, exacerbé, selon des spécialistes, par les terribles intempéries qui ont marqué cet hiver-là, a transformé ce bourg en une zone déclarée sinistrée. Des façades largement fissurées, des dizaines de maisons ébranlées et beaucoup d'autres partiellement englouties par le sol, tel est le constat apocalyptique de cet hiver 2005 qui a marqué les mémoires des riverains. « Les citoyens meurtris par ce mémorable incident doutent, dans leur majorité, de l'expertise d'un bureau d'études français et du bureau d'études de Mila (BEM) car, selon ces derniers, le terrain est accidenté et sujet à d'autres mouvements aux conséquences imprévisibles », a indiqué le P/APC de Grarem, Abdelaziz Meghzili. Aux revendications insistantes des intéressés qui exigent, sinon un statut d'expropriés pour utilité publique (réalisation du barrage de Béni Haroun), du moins des indemnisations et des compensations à hauteur des dommages subis, des solutions intermédiaires ont été mises en œuvre. A cet effet, il a été procédé à la création d'un lotissement de terrain de 136 lots viabilisés, qui seront proposés aux sinistrés par le biais de l'agence foncière, tout comme l'octroi, dans le cadre du PPDRI (à titre exceptionnel), il y a près d'un mois, de 152 habitats ruraux et 700 000 DA comme aide de l'Etat, sachant que la DUC a pris à sa charge les volets relatifs aux aménagements, assainissement, AEP et voirie. Entre autres initiatives entreprises, il y a lieu de citer l'attribution de 54 logements du côté de la pénétrante nord de Grarem dans le cadre de l'habitat rural. En réaction à ce bras de fer pendant, les pouvoirs publics ont prévu la constitution d'un comité regroupant les services techniques de l'APC et ceux de la daïra « aux fins d'effectuer des sorties sur le terrain pour un diagnostic ponctuel des degrés de fissurations et des dégâts relevés sur chaque maison », a encore souligné le maire. De prime abord, plus de 342 habitants ont jusqu'ici bénéficié des différentes formules de relogement, mais il en reste pratiquement la moitié, d'après le recensement officiel qui fait état d'environ 550 habitations affectées. Et c'est là toute l'équation !