« Je lève toute équivoque sur certains dires selon lesquels le barrage de Koudiat Acerdoune ne sera pas réalisé. » Ce sont là les déclarations de Abdenacer Kali, directeur général de l'Agence nationale des barrages, qui a démenti ainsi que ce projet d'une grande envergure sera abandonné. Il a toutefois reconnu que le montant du projet prévu initialement sera revu à la hausse en raison des travaux induits par le glissement de terrain provoqué par les pluies et le tremblement de terre du 21 mai 2003. Ainsi, l'ouvrage coûtera 12 milliards de dinars au lieu de 8 milliards de dinars. Les travaux en question consistent en le dégagement de 2,5 millions de mètres cubes de terre afin de prévenir d'autres glissements de terrain, selon M. Kali. Le barrage de Koudiat Acerdoune devait être réceptionné avant la fin de cette année, mais la pluviosité particulièrement abondante de ces dernières années et le séisme en ont décidé autrement, a souligné le directeur général de l'ANB. Du coup, cette infrastructure hydraulique, destinée à l'alimentation en eau potable des wilayas d'Alger, Bouira, Tizi Ouzou, Djelfa, M'sila et de la ville de Boughezoul (Médéa) ainsi que pour les besoins de l'irrigation des périmètres de la Mitidja-Est et des Issers, ne sera opérationnelle qu'à partir de 2007. Le deuxième plus grand barrage d'Algérie implanté sur l'oued Isser, dans la commune de Maala, est d'une capacité de remplissage de 640 millions de mètres cubes. Le type de barrage qui sera construit a également été modifié afin de l'adapter au site constitué d'une roche « sensible à l'eau et qui s'effrite facilement », a affirmé M. Kali en guise d'explication. Pour lui, ces aléas ne sont pas de nature à remettre en cause la construction du barrage au vu de son apport considérable en réserves en eau. Pour sa part, Bernard Tardieu, président-directeur général du bureau d'étude Coyne et Bellier, auquel a été confiée l'étude d'exécution, a abondé dans le même sens en assurant que quel que soit le coût de ce projet, cet investissement sera compensé par sa rentabilité assurée. Selon lui, eu égard aux conditions sécuritaires qui prévalaient durant la période où l'étude de faisabilité a été faite par le bureau d'étude belge Tractebel, il n'était pas possible d'effectuer les expertises nécessaires. Les experts dépêchés à cet effet ne pouvaient pas utiliser des explosifs dans le cadre de leurs travaux et ne restaient pas longtemps à cause du climat d'insécurité qui régnait à l'époque. Il convient de signaler que le marché portant construction du barrage de Koudiat Acerdoune avait été attribué en 1993 à une entreprise italienne qui l'avait laissé tomber avec le début des actes terroristes. Ce n'est qu'en 1999 que la décision de reprendre les travaux avait été prise. Actuellement, le barrage est construit par le groupe français Razel. A l'instar du barrage de Beni Haroun, les initiateurs du projet ont opté pour l'utilisation du béton compacté au rouleau, qui, indique-t-on, est plus pratique et moins coûteux que le béton conventionnel. Un avis d'appel d'offres sera lancé cette année pour la réalisation des conduites, d'une station de pompage et d'une station de traitement pour faire parvenir l'eau aux wilayas qui seront approvisionnées à partir de ce barrage.