La situation des réserves en eau à l'ouest du pays devient de plus en plus critique. En effet, selon M. Kali, directeur général de l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), le taux de remplissage des barrages est à son plus bas niveau depuis plus de 25 ans. Il est à moins de 13%, a-t-il souligné. Dans ce contexte, la seule alternative qui semble la mieux appropriée pour arriver à une alimentation régulière en eau potable de la région ouest du pays reste le dessalement d'eau de mer. La station d'Arzew est opérationnelle depuis août. Le projet de transfert Mostaganem-Arzew-Oran est également en cours de réalisation. D'après M. Kali, le premier lot est en cours de construction, les deuxième et troisième ont démarré, tandis que le quatrième sera entamé prochainement. Le projet sera terminé à l'horizon 2008, selon le premier responsable de l'ANBT. L'ouest du pays, où le liquide précieux se fait particulièrement rare, pourra ainsi souffler grâce au projet en question. Par ailleurs, M. Kali a indiqué que l'Algérienne des eaux (ADE) et les collectivités locales pourraient commencer à payer l'eau fournie par l'ANBT à partir de janvier 2006. Le récent changement de statut de cet organisme, devenu établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), impose l'établissement d'une relation commerciale avec l'ADE et les collectivités locales. Le prix a été fixé à environ 3,54 dinars, a précisé M. Kali, qui a souligné au passage que le nouveau statut de l'ANBT, qui gère une soixantaine de barrages, lui confère « plus de liberté d'action, d'initiatives et (lui permet) de prendre des risques ». Ça lui permet aussi de recruter un personnel qualifié et compétent en « échappant à la Fonction publique », a-t-il ajouté. Le DG de l'ANBT a révélé, en outre, que le montant de l'ensemble des projets en cours, dont est chargée son entreprise, a atteint 435 milliards de dinars. Deux barrages seront réceptionnés dans les prochains mois, à savoir Sidi M'hamed Bentaïba à Aïn Defla et Athmania à Mila. Pour ce qui est du barrage de Koudiat Acerdoune (Bouira), M. Kali a affirmé que l'entreprise en charge de sa réalisation, en l'occurrence le groupement français Razel, a entamé la partie la plus cruciale qui consiste à construire un obstacle pour le stockage de l'eau. Mercredi dernier, l'entreprise a procédé à la dérivation de oued Isser pour faciliter les travaux. D'une capacité de 670 millions de mètres cubes, le deuxième plus grand barrage d'Algérie, après celui de Beni Haroun, répondra aux besoins en alimentation en eau potable des wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, M'sila, Médéa, le nord de Djelfa. La capitale sera alimentée à partir de cette infrastructure dont 70 millions de mètres cubes de ses réserves seront transférés vers le barrage de Keddara. « Nous étudions la possibilité avec Razel de commencer à emmagasiner de l'eau dès la construction de 40 à 50 mètres de la digue, dont la hauteur sera de 125 mètres, afin de constituer des réserves d'une année pour la wilaya d'Alger », a déclaré à ce propos M. Kali. Le barrage de Koudiat Acerdoune, dont l'eau sera utilisée pour l'irrigation permanente de 20 000 ha du périmètre des Issers, devrait être réceptionné dans 20 mois. Le montant qui lui est consacré est de 20 milliards de dinars. Il sera le pourvoyeur principal en eau pour l'irrigation et les loisirs de la nouvelle ville de Boughezoul. Un avis d'appel d'offres sera lancé prochainement pour la réalisation de 9 stations de pompage et 450 kilomètres de conduite pour le transfert. D'ores et déjà, 33 entreprises ont manifesté leur intérêt.