La greffe rénale à partir d'un donneur cadavérique sera pratiquée au CHU de Tizi Ouzou à partir du 1er semestre 2009. Tizi Ouzou. De notre bureau C'est ce qu'a annoncé le directeur général de cet établissement hospitalier, lors d'une table ronde portant sur la transplantation d'organes en Algérie. « Notre wilaya enregistre chaque année 300 insuffisants rénaux. Le remède est dans la greffe. Toutefois, le prélèvement sur les vivants ne peut pas pérenniser l'acte en l'absence de donneurs potentiels. C'est pour cela qu'il est nécessaire d'opter pour le prélèvement sur les cadavres d'autant plus que les lois de la République et la religion le permettent », a-t-il indiqué. De son côté, Dr Benasla abondera pratiquement dans le même sens : « Le nombre d'insuffisants rénaux augmente chaque année. Nous sommes obligés de passer aux prélèvements sur les cadavres. » Selon lui, le don d'organes vivants ne suffit pas pour répondre à une demande sans cesse croissante. Dr Belaïdi, réanimateur, a soulevé, pour sa part, le problème de la formation du personnel médical et paramédical qui prendra en charge ce genre d'interventions chirurgicales. Le directeur du CHU se voulait rassurant à ce sujet : « Nous avons déjà à notre actif une trentaine de greffes ordinaires. Les moyens et compétences existent. Notre établissement est en mesure de financer des formations à l'étranger pour se perfectionner. Nous devons concrétiser notre projet d'ici au 1er semestre 2009. Dans quelques années, nous aurons 50 000 insuffisants rénaux. Aucun pays au monde ne peut faire face à une telle situation », dira-t-il. Et d'ajouter : « En Arabie Saoudite et dans d'autres pays plus ‘'religieux'' comme l'Iran, l'on a déjà opté pour ce genre de transplantations. Les textes nous permettent aujourd'hui d'aller dans ce sens. Le recours à cette intervention se fera après constatation de la mort cérébrale et le consentement de la famille du défunt. » Pour asseoir cette pratique médicale dans notre pays, M. Mansouri préconise l'implication de la société civile, de la famille, des médecins et des hommes de religion dans la vulgarisation de cette pratique. Présent à cette rencontre, le Pr Chabalout, qui exerce à l'hôpital Fayçal d'Arabie Saoudite, a évoqué l'expérience de son pays dans ce domaine. « Sur 140 reins transplantés en 2008, 50 ont été prélevés sur des cadavres », a-t-il souligné. Notons, par ailleurs, que pas moins de 2000 patients devront être greffés en Algérie. Avec quelque 4500 nouveaux cas d'insuffisants rénaux annuellement, les néphrologues n'arrivent à greffer qu'un nombre limité de malades, faute de donneurs.