Les subventions décidées par l'Etat pour le secteur de l'éducation ont augmenté ces dernières années. Mais cet argent pourra-t-il suffire ? Rien n'est moins sûr au regard d'une situation qui se dégrade davantage. Les élus de l'Assemblée de wilaya (APW) en ont étudié les raisons à l'occasion d'une réunion de la session ordinaire consacrée en partie à l'étude du budget primitif de l'année 2009. Le montant alloué aux cantines scolaires par l'assemblée à la faveur de l'adoption du BP 2009 est de 200 millions de dinars, alors que l'année dernière il n'a été, assure-t-on, que de 140 millions de dinars. « L'administration de wilaya a décidé d'augmenter la subvention et on s'y est résolu dans le cadre de la commission de l'éducation. L'Etat, par d'autres subventions, s'occupe également d'une partie des programmes destinés aux établissements scolaires », a relevé M. Kasdi, élu FFS de l'APW qui fait siennes les déclarations faites dernièrement par le ministre de l'Education sur les détournements « éhontés » entachant les opérations de subvention des cantines scolaires. A Alger, ce nombre est de 200 et les élus de l'APW qui ont consacré une journée à ce dossier ont exigé « expressément » leur augmentation surtout à la périphérie de la ville où ces structures « ont toute leur importance ». Le transport scolaire est aussi l'un des problèmes mis en évidence par les habitants des régions déshéritées de la périphérie de la capitale. Reste que les efforts de l'Etat demeurent insuffisants. Les infrastructures sont défectueuses, surtout celles datant de l'époque coloniale. L'immobilier est déglingué et les craquelures sont une menace permanente pour les enfants dont le nombre est important. D'où la nécessité d'assurer la sécurité des élèves du primaire. Les élus ont demandé à réhabiliter au plus vite ses établissements qui menacent la vie des élèves. D'autres établissements ne sont pas encore réceptionnés. « Il y en a 10 qui n'ont pas été réceptionnés, alors que les travaux ont été pour une grande partie terminés. Cela concerne en premier lieu les collèges. L'effectif de ces établissements ne cesse d'augmenter », assure-t-on. La menace sur les élèves vient d'ailleurs aussi. Des particuliers « prennent la peine » de construire dans l'enceinte des établissements. Le cas le plus patent a été signalé par un directeur de la direction Est de l'éducation auquel ont rendu visite les élus lors de nos sorties. Un particulier a érigé un mur à l'intérieur de la cour, qui construit à la hâte, menace de tomber sur la structure. « Rien n'a été fait, malgré les incessantes correspondances du directeur d'établissement », déplore-t-on. Des élèves sont toujours dans des chalets, surtout aux Eucalyptus. « Les autorités n'arrivent pas à en finir avec le préfabriqué. Les infiltrations d'eau ne se comptent plus », s'est indigné un élu qui assure que l'argent s'accumule dans les caisses, autant en faire usage et « faire profiter les plus vulnérables ».