Le chanteur châabi, Mourad El Baz, vient tout juste de signer aux éditions Fantazi son quatrième album intitulé Yarabi Sahali Zora. Un album édité par le Fonds du syndicat des artistes algériens. Mourad El Baz était, pour ainsi, dire prédisposé dès son jeune âge pour la musique châabie. Il a vécu dans une famille traditionaliste où la musique occupait une place de choix. En effet, son père, en parfait amateur, grattait la guitare tandis que son oncle paternel se plaisait à taquiner les notes du piano. Ses premières classes musicales, le jeune Mourad les fera avec un ami de son père, Hassen Benchoubane. Ce dernier lui enseignera quelques rudiments de cette discipline. Devant les progrès surprenants de l'enfant, son premier professeur l'inscrira au Conservatoire d'Alger. Dans cette pépinière de jeunes talents, Mourad aura le grand privilège d'avoir comme professeur Abdelkrim Dali et Haroun Rachid. Ces derniers le prendront en charge tout au long de son cursus. Ses parents l'inscriront également à des cours de solfège dispensés par des professeurs chevronnés, répondant aux noms de MM. Planquet et Charmentier. « Je ne serai jamais assez reconnaissant pour remercier mes quatre maîtres qui m'ont donné tout les acquis que je possède aujourd'hui, dont entre autres le solfège, la nouba et la pratique des instruments. Cette riche période, révolue à jamais, a été très fructueuse pour ma carrière », confie-t-il. Au bout de douze ans de labeur, c'est en 1978 plus exactement que Mourad réussit à décrocher une attestation de niveau supérieur en solfège et en musique andalouse. Il décide alors de composer son propre répertoire et de participer à certains grands événements. En 1984, à l'occasion du Festival de la musique traditionnelle, organisé par le ministère de l'Information et de la Culture, il remporte le prix d'honneur. Après quatre années d' études en Espagne, il décrochera, haut la main, en 1989 un agrégat en analyse de l'harmonie classique. De retour au pays, il enseignera au niveau de l'association El Fakhardjia et à l'Association nationale de loisirs et culture. Pour la petite histoire, Mourad est connu sous le pseudonyme « El-Baz », c'est-à-dire le faucon. Il fut surnommé ainsi par son regretté professeur Abdelkrim Dali. « Il m'avait, confie-t-il, surnommé ainsi pour ma rapidité à reproduire un son, une mélodie et pour mon oreille musicale ». Mourad El Baz est un artiste ouvert à tous les genres de musique. Aimant les grandes pointures de la musique châabi, à l'image de El Hadj M'Hamed El Anka, Hadj M'Rizek et El Hachemi Guerrouabi, le chanteur avoue qu'il affectionne la musique du Maghreb dite andalouse. Dans ce nouvel album, on retrouve les titres suivants : Dakhlou Binatna Lahssoud, Ahiya Djate, Aâlach ardjaâte berrani, Quasset Moussa (Moïse), Hal Sahatni Erraha, Anta hosne smak, Yarabi sahali Zora et Echemes madwate Aliya. Des chansons personnelles qui dévoilent une richesse poétique et un sens parfait du rythme. Les thématiques de ses chansons traitent de sujets autobiographiques, sociaux et religieux.