Musique n Yarabi Sahali Zora est l'intitulé du dernier album de Mourad El-Baez, interprète de la chanson chaâbi. L'album comprend sept titres – les paroles et la musique sont de Mourad El-Baez. S'exprimant sur son nouvel album, Mourad El-Baez, président également de la Fédération nationale des arts lyriques du syndicat des artistes, dit : «C'est une édition pour alimenter le fonds de solidarité aux artistes.» Ce fonds, créé il y a près de cinq mois, consiste, selon l'artiste, à venir en aide aux artistes qui n'ont pas de revenu. «Il y a des artistes qui pratiquent, outre l'art, une autre activité professionnelle, alors que d'autres n'ont que leur art pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, ce fonds a pour objectif d'améliorer les conditions de l'artiste.» Interrogé ensuite sur le statut de l'artiste, Mourad El-Baez dira que «le travail en ce sens est en train de se faire», que «des juristes sont en train de rédiger les lois devant régir et réglementer la profession artistique et, du coup, améliorer la condition matérielle et morale de l'artiste». Ce nouvel album, le 4e, «est une création, puisque je suis l'auteur des textes et le compositeur de la musique». Interrogé sur la nature de sa musique, Mourad El-Baez, qui est, comme il se plaît à le dire, «un amoureux de la musique», souligne : «C'est du chaâbi.» Et de poursuivre : «Le fonds, l'esprit est chaâbi, mais je tends à le moderniser, à lui donner une touche actuelle et individuelle.» Mourad El-Baez commence alors à innover. «Je suis pour l'innovation», indique-t-il. Parce que «c'est par l'innovation que l'on parvient à créer». Mourad El-Baez estime que le patrimoine ne doit pas rester figé. «C'est un capital qu'il est nécessaire de fructifier. Il faut le faire revivre et l'adapter à tous les moments et à toutes les époques de notre histoire. Cela ne peut se faire que par la recherche et par un travail de création.» Interrogé sur le public et son effet sur la carrière de l'artiste, Mourad El-Baez met l'accent sur l'importance de prendre en considération les aspirations et la sensibilité du public. Et d'insister : «Il faut être à l'écoute du public et prendre acte de ses appréciations et de ses recommandations, car c'est lui mon seul juge.» Concernant son genre musical, Mourad El-Baez dira : «J'ai un style à part, à moi.» Et à la question de savoir si l'artiste appartient à une quelconque tendance musicale, telle que le néo-chaâbi qui, ces dernières années, semble être en vogue, l'artiste est affirmatif : «Je n'appartiens à aucun courant ou mouvement musical.» Et de renchérir : «Je suis un passionné du chaâbi. Je fais de la musique, seulement de la musique, et je ne cherche pas une appartenance musicale.» La seule référence de Mourad El-Baez qui est aussi sa seule appartenance, c'est bien sa sensibilité, à laquelle s'ajoute son imagination créatrice, c'est-à-dire son flair pour les mélodies et son intuition pour les textes qu'il écrit lui-même.