S'étendant sur une superficie de plus de 57 km2, la commune de Aïn Zaouïa, à 50 km à l'extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou, renferme plus de 21 villages éparpillés dans un vaste territoire dominé par les forêts. Ecole primaire Bouzidi : l'endroit est un ancien campement militaire. Reconvertie en école primaire, 243 élèves y sont scolarisés. Si les infrastructures n'ont pas cédé aux aléas du temps, l'environnement immédiat de certaines écoles primaires dans cette région du sud de la wilaya souffre à la fois de la pollution et de l'insécurité. Chaque matin, des dizaines d'enfants entament une ascension pour le moins risquée afin de rejoindre leur établissement. A défaut de transport scolaire, ils empruntent des sentiers forestiers pédestres. Venant pour la plupart des villages Ikouvaïn, Eghendoussen et Tizi amer…, ces élèves traversent des champs qui servent de décharge d'ordures pour l'école et les ménages installés en amont. « Nous avons demandé à la collectivité de délocaliser cette décharge, mais en vain. Ce qui nous a conduits à organiser un volontariat pour dégager un peu ce sentier, puisque l'autre passage principal est complètement délabré sur ces 700 m ». La piste qui mène à l'école est, en effet, impraticable en hiver à cause des érosions. « Elle était à plusieurs fois revêtue de tout venant, mais nous réclamons une solution définitive, à savoir, le bitumage de ce chemin et son éclairage », ajoutent nos accompagnateurs. En outre, les travaux d'assainissement qui consistent à canaliser des eaux usées ont été abandonnés. « Trois regards restent à réaliser sur ce réseau qui déborde en hiver et menace la santé de nos enfants », dit un parent d'élève. Pour l'anecdote, un représentant du douar évoque un incident qui a failli tourner au drame : « Un enfant est déjà tombé dans cette fosse. » Nos interlocuteurs croient savoir que l'APC prendra en charge l'achèvement des trois regards restants et l'ensevelissement d'une conduite AEP, déterrée par les eaux de pluie. Visiter, l'école Frères Amrani, en contrebas du centre médical (CMS) du douar de Boumhani, défie toutes les normes de sécurité. A l'image de l'école Bouzidi, la clôture de cette institution n'est pas installée malgré l'insistance des parents et responsables de l'école. Bien qu'aucun incident n'ait été signalé, le danger est omni-présent. À l'entrée de l'établissement, un vendeur de matériaux de construction s'est établi sur le chemin de l'école et du foyer de jeunes. C'est une piste délabrée qui débouche aussi sur des débits de boissons alcoolisées illicites. Le comble, c'est que l'établissement est ceinturé par deux cours d'eaux usées qui coulent à ciel ouvert et un dépotoir sur un autre côté. Sans clôture le long de la piste, les élèves jouent à l'extérieur près d'un terrain abrupt qui donne sur un talweg. Rencontré dans son bureau, le directeur, conscient des dangers qui guettent ces élèves, ajoute : « Les poêles sont vétustes et on enregistre des fois, le manque de gasoil en hiver et des pannes lancinantes. » Un membre du comité lui emboîtant le pas et raconte : « Dans les années 1984-1985 un poêle à mazout avait explosé, mais fort heureusement, les gamins ont été épargnés. » Par ailleurs, les 245 élèves qui fréquentent cet établissement attendent également la réfection de l'étanchéité de 3 salles de cours et du réfectoire. Mais aussi, le bétonnage de la cour et l'extension de la cantine pour augmenter sa capacité qui est actuellement de 130 places seulement. Du côté de l'APC, on se veut rassurant. Le 1er vice-président laisse entendre à cet effet : « Ces opérations seront prises en charge dans le cadre de l'amélioration urbaine. D'ailleurs, nous venons juste de recevoir la seconde tranche du budget… »