Le premier magistrat de la commune d'Alger-Centre envisage dans les jours à venir de prendre le taureau par les cornes en décidant de donner un new look à l'aire géographique qu'il administre. Il s'agit de restituer un tantinet l'esthétisme et l'harmonie des façades d'immeubles bordant les grandes artères. En termes clairs, il est question, selon le premier responsable de la commune, de débarrasser les bâtiments de cette hideur que représentent les antennes paraboliques, agglutinées tels des « polypes » blanchés aux balcons et toits de nos chaumières. Des formes circulaires qui scintillent de loin, lacérant la blancheur immaculée d'Alger. Une entreprise qui, au demeurant, est loin d'être une sinécure, dans la mesure où il n'est pas aisé de dissuader les ménages d'enlever ces assiettes blanches collées aux fenêtres et vérandas pour les installer ailleurs. Il va falloir donc, a priori, libérer le plancher des terrasses des familles qui y nichent depuis des lustres. Quand bien même l'exercice se veut une opération pilote, les brigades affectées à cette charge auront un challenge à relever. Elles auront du pain sur la planche et doivent user de beaucoup de tact pour persuader les gens du bien-fondé de leur action. Dans la foulée, je ne peux me résoudre à faire l'économie d'une image qui me vient à l'esprit. Celle-là même qui se résume dans une circulaire de wilaya, « pondue » au début des années quatre-vingt du siècle dernier, sommant les ménages de ne pas étaler leur linge sur les balcons d'immeubles surplombant les avenues principales d'Alger. L'opération était louable, sauf qu'elle n'a résisté que le temps que dure un feu de paille. Elle a fini par tourner en eau de boudin. Il est vrai qu'il serait moins désagréable de voir cette hideur d'assiettes paraboliques voler en éclats des façades de nos bâtiments, encore faut-il que l'attitude et la démarche adoptées pour enrayer cette déferlante technologique soient bien réfléchies. Car ni syndic, ni consignes, ni cahier des charges ne régissent les conditions de la pose de cet équipement que placent des installateurs itinérants de manière anarchique. En revanche, ne serait-il pas judicieux d'introduire le système tri-play, par fibre optique ? Autrement dit, penser à se mettre au diapason de la technologie par câble qui véhicule la télévision, le net et le téléphone en même temps. C'est en tout cas le prix à payer pour enrayer cette forêt d'objets circulaires liés à nos petites lucarnes par des lianes enlaidissant davantage la cité urbaine.