Jeudi, Abdallah Djaballah, le leader d'El Islah, était à Annaba pour animer un meeting au théâtre régional Azzedine Medjoubi. Contrairement à ses précédentes apparitions publiques dans la même ville et même si la presque totalité des sièges était occupée, Abdallah Djaballah n'a pas eu droit à la grande foule. L'ombre de ceux qu'il a qualifiés de meneurs de la division à l'intérieur de son parti planait. Ces meneurs ont occupé la plus grande partie de son discours enrobé de citations coraniques qui ont donné à ce meeting une ambiance de prêche du vendredi. Le patron d'El Islah a imputé la campagne de déstabilisation dont il est victime à son opposition à tout amendement du code de la famille. « C'est parce que nous sommes les défenseurs les plus virulents de notre religion, de nos valeurs, traditions et de notre identité que nous sommes victimes d'une machination », a-t-il indiqué. Abdallah Djaballah a multiplié ses appels au pardon mutuel à destination de ses cadres et militants frondeurs. Craignant certainement de se retrouver débordé par ces derniers que beaucoup ont affirmé être de plus en plus envahissants, Abdallah Djabballah a persisté dans ses appels à la réconciliation. A ce meeting de Annaba, n'ont pas pris part les ténors locaux d'El Islah. Nombre d'entre eux ont déserté la maison. D'autres sont depuis longtemps coupés des réalités vécues par leur base. A Annaba, cette situation a donné plus d'ampleur au mal qui ronge El Islah. Elle a été révélée en termes sibyllins dans de nombreux passages du discours de Abdallah Djaballah dans lequel il n'avait fait qu'effleurer la question de l'amnistie générale prônée par le président de la République.