Tadjer Akli Un écrivain de nulle part La France, l'Algérie et les amours contrariés. La littérature prend des chemins parfois sinueux pour mélanger la grande Histoire aux petites histoires. Akli Tadjer se fait formidable conteur pour nous narrer la France et l'Algérie aujourd'hui. Avec forcément beaucoup d'humour. Comme toujours, il vise juste. Détail important : si Akli Tadjer est algérien, il est aussi français. Il somme les deux parties à réagir. On ne cohabite pas sans risque avec ses identités. Un livre (et il n'y a pas de peut-être pas) à lire d'urgence. Et si vous voulez offrir un cadeau aux cousins du bled, inutile d'aller chez Tati. Courez à la première libraire et prenez avec vous plusieurs exemplaires. Vous feriez œuvre utile. Un cadeau intelligent et forcément, avec Akli, plaisant. Il était une fois peut-être pas, Akli Tadjer, éditions Lattès, juillet 2008 Yasmina Khadra, l'écrivain et le diplomate, Ce que le jour doit à la nuit (éditions Julliard). C'est peut-être le livre qu'on attendait de Yasmina Khadra. Une œuvre d'une rare puissance, un flot ininterrompu d'humanisme, de réconciliation et de fraternité et aussi un très beau roman d'amour. Dans une Algérie pauvre, famélique des années 30, où seuls les gros colons avaient la belle vie, la population algérienne se terrait dans des gourbis et ghettos. Entre les deux, des petits blancs et une bourgeoisie locale. Yasmina Khadra convoque l'histoire. Dans cette Algérie coloniale, un groupe d'amis, au-delà des classes sociales, se lie d'amitié à Rio Salado (El Maleh). Et Emilie, la Nedjma. La princesse dont sont amoureux tous les garçons. Quand les petites histoires rejoignent l'histoire, forcément, les parcours sont douloureux, déchirants. On n'écrit pas nécessairement son destin, Jonas (Younès) pas plus que les autres. Comme la plupart des personnages de Yasmina Khadra, Jonas est un antihéros, un peu lâche, un peu courageux. Humain, avec ses paradoxes, ses complexes, désespérément humain. Et quand l'amour frappe à sa porte, il se calfeutre chez lui. Parce qu'il aime les femmes, parce qu'il respecte la femme, parce qu'il est aussi prisonnier de sa personne, de son passé. Nous ne parlerons pas de Yasmina Khadra le diplomate, le directeur du Centre culturel algérien à Paris. Par amour pour l'auteur. Audiovisuel : L'ORTF est de retour Ce qui était une mesure phare de Nicolas Sarkozy, longtemps caressée par la gauche, est devenue un cafouillis. A compter de 2009, il n'y aura plus de pub à la télévision publique française à partir de 20h30. Un financement hasardeux (taxes sur les télés privées, opérateurs de télécommunications, etc.) est mis en place au grand dam des syndicats qui réclament un plan pérenne. Le directeur de France Télévision est désormais nommé par l'exécutif, c'est-à-dire par Nicolas Sarkozy lui-même, comme au bon vieux temps de l'ORTF du général de Gaulle. La droite a présenté ce rétropédalage comme une réforme moderne dont les Français ont besoin. La gauche pointe du doigt les bénéficiaires de cette modernité : les télévisions privées qui bénéficient d'une seconde coupure publicitaire durant les films, dont les patrons sont pour là plupart des amis personnels du président de la République. Benzema, droit au but Du droit, de la gauche, de la tête, Karim Benzema n'arrête pas de faire le beau jeu de l'Olympique lyonnais. Et quand il ne marque pas, il est souvent à l'origine de la dernière passe. Le football est un sport qui se joue à 11 et à la fin, l'OL est champion de France. Cette décennie a été marquée par la domination sans partages des Gones. Karim Benzema brille sous les couleurs du septuple champion de France, et actuel leader, mais a du mal à s'imposer chez les Bleus. Il rêve d'un grand destin européen, mais son équipe montre très vite ses limites en Ligue des champions. Des rumeurs sur son possible transfert en Espagne, Real de Madrid ou Barcelone sont régulièrement relayées par la presse. Carla Bruni-Sarkozy : La voix essoufflée Avec un album très moyen, la première dame de France a eu une couverture médiatique hallucinante, jusqu'à Libération qui lui a consacré 6 pages (creuses). Rarement dans un pays occidental, on a vu une telle obséquiosité dans la presse. Tout ce tapage n'a pas fait décoller les ventes. L'ex-mannequin italien, devenue française grâce à son mariage avec l'actuel locataire de l'Elysée, veut se lancer dans l'humanitaire, mais sans se fâcher avec la politique de son mari. Elle joue l'équilibriste entre femme de gauche et épouse d'un homme de droite. Elle se dit contre les tests ADN pour les émigrants mais confie trouver le ministre de tutelle, celui de l'Immigration et de l'Identité nationale, « charmant ». Dalaï Lama : Le tournis L'homme à la robe orange a donné le tournis au gouvernement français, surtout à son président. Le guide spirituel du Tibet n'a pas été reçu à l'Elysée suite aux pressions chinoises. Pékin en a fait un casus belli. Nicolas Sarkozy a obtempéré. Dans un premier temps, dans un cafouillage politique, il envoie sa femme en précisant que c'est un contact privé. Finalement, il décide de le rencontrer… en Pologne pendant une petite demi-heure. Ce qui n'a pas empêché Pékin de protester. Economie : Récession, mode d'emploi Le peuple français, comme le reste de la planète, s'est mis à l'économie en cours accélérés, tant les bourrasques boursières se déchaînent. Croissance négative, pour ne pas dire récession dans le langage gouvernemental, compression du personnel, chômage partiel, chômage tout court, plan de relance, chute des cours du pétrole, inflation… la liste est longue. En 2008, la France est la 5e puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis, le Japon, la Chine, l'Allemagne et devant le Royaume-Uni. En 2007, la valeur de son Produit intérieur brut (PIB) est de 1892 milliards d'euros. Les prévisions pour 2009 ne sont pas bonnes, le chômage devrait s'accentuer ainsi que les déficits. Fadéla Amara : La libre parole Elle est la rare ministre de la diversité à tirer son épingle du jeu. Même si son plan « banlieues » sest plutôt mal en point par manque d'argent, la secrétaire d'Etat déléguée à la Ville a su trouver sa place dans un gouvernement de droite. Environ 2000 « contrats autonomie » ont été signés en 2008, alors que le plan « Espoirs banlieues » en prévoyait 4500 avant la fin de l'année. La banlieue n'est plus à l'ordre du jour. L'ancienne présidente de l'association « Ni putes ni soumises » a gardé son franc-parler. Se revendiquant toujours de gauche, en janvier 2008, elle déclare qu'elle ne votera pas pour Nicolas Sarkozy à la prochaine présidentielle. I.N, Identité nationale La France reste le seul pays au monde à se doter d'un ministère de l'Identité nationale, un concept aux contours flous, que les autorités se gardent bien de définir. A l'ère Obama, cette opposition immigration/identité nationale donne à la France de Sarkozy des odeurs de naphtaline. Des allures d'un pays apeuré, vieillot. Hamadi, Da Kamel : La légion avec les honneurs Ils étaient tous là, ou presque. Akli Yahiatène, Karima, Djamel Allam, Mous et Hakim (ex-Zebda), le poète Mohamed Benmohamed, Azal le peintre dont la cote n'arrête pas de monter, Bélaïd l'imprésario… pour participer à une cérémonie de remise de la Légion d'honneur à Kamel Hamadi, fait Chevalier dans l'ordre des arts et lettres, par le président français Nicolas Sarkozy. Poète, auteur-compositeur, chef d'orchestre, découvreur de talents, Kamel Hamadi est ce trait d'union pour trois générations, de celle d'avant-guerre jusqu'à aujourd'hui. Un demi-siècle au service de la musique. Kamel Hamadi est une véritable encyclopédie vivante de la musique, d'expression kabyle ou arabe. Très tôt, il avait laissé les sunlights pour œuvrer à l'ombre. De Hnifa à Nora, d'Aït Menguellet à Mami, de Noura à Karima, le nombre d'artistes lancés ou aidés par l'enfant d'Aït Daoud est, tout simplement, impressionnant.