Encore une fois, l'Organisation des Nations unies (ONU) brille par son incapacité à arrêter l'inqualifiable agression israélienne contre Ghaza. Nous avons vu comment elle a fermé les yeux sur la guerre contre l'Irak, nous avons également vu avec quelle rapidité elle s'est impliquée pour stopper la guerre déclarée par la Russie à son voisin géorgien. Deux poids, deux mesures. L'organisation onusienne est devenue une véritable coquille vide, sinon un instrument de guerre entre les mains des Américains et leurs alliés israéliens. Hier encore, son Conseil de sécurité a fait dans l'amalgame pour justifier le massacre à ciel ouvert commis par Israël à Ghaza. Le flou sémantique entretenu par cette instance dans une déclaration lapidaire faite à l'issue de la réunion d'urgence de ses quinze membres autorise en réalité l'Etat sioniste à poursuivre sa boucherie. Le texte, qui ne contraint pas l'agresseur à stopper la guerre, parle de deux parties auxquelles il est demandé de résoudre la crise humanitaire qui asphyxie le territoire palestinien. Le Conseil de sécurité, comme il fallait s'y attendre donc, s'est limité seulement à « souhaiter l'arrêt immédiat de la violence et appelle les deux belligérants à mettre fin immédiatement à toutes les activités militaires ». La déclaration appelle « toutes les parties à prendre en compte les sérieux besoins humanitaires et économiques à Ghaza et à décider des mesures nécessaires, dont l'ouverture des points de passage (vers Ghaza, ndlr), afin de garantir l'approvisionnement en aide humanitaire, y compris de la nourriture, du carburant et du matériel médical ». Le Conseil a également souligné la nécessité de « ramener complètement le calme afin d'ouvrir la voie à une solution politique aux (...) problèmes existants dans le contexte d'un règlement israélo-palestinien ». A Washington, c'est un consensus total qui s'est dégagé hier entre les puissants de ce monde. Pour la première fois depuis bien longtemps, Russes et Américains se trouvent sur la même longueur d'onde. Le compromis complaisant à l'égard d'Israël est parfaitement symbolisé, à quelques nuances près, par les déclarations de leurs représentants. L'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine, a souligné timidement que le Conseil souhaitait adresser un message avec « l'espoir de mettre fin au cycle de violences ». Son homologue américain, Zalmay Khalilzad, a pris la défense d'Israël, affirmant que les raids aériens avaient été lancés en riposte aux tirs de roquettes depuis Ghaza. « Israël a la droit de se défendre. Rien dans ce texte ne doit être lu autrement », a-t-il dit. La réunion d'urgence du Conseil de sécurité ne pouvait, en somme, donner lieu à une condamnation ferme du carnage commis par l'Etat sioniste dans la bande de Ghaza. L'on ne pouvait s'attendre aussi à ce que l'organisation onusienne s'implique directement et de manière efficace pour le règlement de la crise tant elle est réduite à la plus simple expression de la volonté américaine et de son allié au Proche-Orient, Israël. Inutile d'épiloguer alors sur le prétendu rôle positif des Nations unies à régler les crises internationales, lorsque ce sont elles qui donnent en premier le quitus de fouler aux pieds leurs propres règles. Et Israël n'en est pas à sa première entorse. Il n'est pas à sa première boucherie en terre palestinienne, en toute impunité.