L'activité artisanale enregistre un net recul ces dernières années dans la commune de Chaâbet El Ameur. Jadis la région était connue pour son artisanat riche et varié. La poterie, un segment majeur de l'artisanat local souffre depuis des années à cause des difficultés multiples, à savoir l'absence d'ateliers pour l'exercice et l'apprentissage de ce métier. Ce métier est exercé essentiellement par des femmes pour qui cette activité représente une occupation. « Cette activité est presque exclusivement exercée par les femmes », nous dit un habitant de Chaâbet. En plus d'être un passe-temps, cette activité permet à la femme de gagner un peu d'argent grâce aux économies qu'elle réalise sur les achats d'ustensiles de cuisine et aux ventes qu'elle peut effectuer. Le monopole est aussi le résultat d'un fait social. Avant la femme n'accédait pas à l'instruction. Confinée chez elle, elle se devait donc de se trouver une occupation. Dans la plupart des cas, la production est destinée pour l'utilisation domestique et personnelle. Mais il arrive que certaines femmes écoulent bien leur produit sur le marché. Pour permettre le développement et le renouveau de cette activité, il est vivement recommandé un marché de l'artisanat dans la région, ou simplement l'organisation d'expositions. En outre la région recèle beaucoup de talents dans d'autres métiers de l'artisanat, notamment des bijoutiers, des tisserands et des vanniers. Un joaillier nous a dit que les bijoutiers de la localité ont des ateliers chez eux, dans leurs maisons, et qu'ils ont de l'espoir de voir un jour leur activité fleurir. Le tissage a fait un recul dramatique. Rares sont les femmes qui le pratiquent aujourd'hui. Le métier reste prisonnier des seuls moyens traditionnels. L'association Assirem a tenté à plusieurs reprises de donner un nouveau souffle à l'activité artisanale au niveau local, en vain. Elle a participé aux journées artisanales organisées par la maison de culture Rachid Mimouni de Boumerdès qui se sont déroulées du 9 au 11 novembre dernier. Le président de ladite association nous dira que la participation de leur localité était forte malgré les déboires et les difficultés que rencontrent les artisans et que « notre association est déterminée à faire plus de travail afin de faire connaître nos richesses culturelles et traditionnelles ». Cependant un commerçant de produits artisanaux, l'unique dans toute la localité, nous dit : « L'artisanat est en net recul par rapport aux années précédentes. La vente et la production ont beaucoup diminué. » Et d'ajouter « la demande est saisonnière, les clients, particulièrement les femmes, s'intéressent beaucoup plus aux robes kabyles. Surtout en périodes de fêtes ». Les citoyens souhaitent la promotion de cette industrie ancestrale. En effet pour que l'artisanat fleurisse, il est nécessaire que les responsables pensent à l'avenir et pensent à organiser des manifestations d'expositions, à l'image de celle qui se tient chaque année dans diverses autres régions de la Kabylie, comme à Aït Yenni pour la bijouterie et Maâtkas pour la poterie.